Mes pas dans les tiens.

« Mes pas dans les tiens »

de Fioly Bocca

Grâce aux éditions Denoël, j’ai découvert Filoy Bocca et son deuxième roman, « Mes pas dans les tiens ».

Le chemin de Compostelle et des rencontres. Alma, 35 ans, et Frida, 55 ans, vont faire le chemin de Compostelle ensemble. Alma le fait suite à une rupture amoureuse douloureuse. Et Frida, c’est après la mort de son mari, mari qu’elle désire connaître mieux à travers les personnes qui l’ont connu. Les deux femmes vont marcher ensemble et se dévoiler, de suite pour Alma, et petit à petit pour Frida.

« Je ne pensais pas qu’oublier demandait autant de patience. Je croyais qu’il suffisait de vouloir. Mais l’âme est une cause qui laisse les souvenirs quand on ouvre la porte. Il suffit d’un coup de vent, ou d’une quinte de toux, pour que les cendres du passé envahissent la cuisine, un matin, alors qu’on prépare la café. Je le vois, maintenant: l’âme est différente du corps et elle a ses propres lois: elle ne va pas là où on lui ordonne, comme les pieds dans les chaussures, mais elle choisit le vent qui la portera. Elle est anarchiste et ne demande pas la permission. »

Ma lecture de « Mes pas dans les tiens » a été douce, sensible et même poétique. J’ai aimé découvrir le chemin de Compostelle par l’intermédiaire de la plume de Fioly Bocca: elle m’a transportée en Italie, au Portugal; m’a emmenée à la rencontre de ces marcheurs qui cherchent en fait quelque chose durant leur périple; m’a fait découvrir l’amour et m’a ouvert les portes d’une librairie spéciale, celle d’Alma.

« C’est un des lieux magiques de mon enfance et j’offre ma minuscule contribution au bonheur des autres, de la seule façon que je connaisse: en racontant des histoires. Je pense que savoir orienter les lecteurs est aussi important qu’écrire. Faire se rencontrer un récit et une personne qui a besoin de l’entendre, c’est comme le faire sortir des pages et lui donner une véritable mission, le faire exister. Lui donner la vie qui compte le plus: hors du papier, dans la vraie vie. C’est comme remettre une lettre: ce n’est pas moins utile que de l’écrire. »

Dans ce roman, ce qui guide Alma et Frida sur le chemin de Compostelle est l’amour et pour les deux, c’est même l’amour perdu: Alma a été quittée par Bruno et Frida a perdu son mari. Ces deux femmes marchent par amour: Alma souhaite découvrir ce que Bruno a vécu quand il a fait le chemin de Compostelle, et Frida y a été guidée par les amis et famille de son défunt mari. Bien que les deux femmes n’ont pas grand chose de commun, elles vivent cette expérience ensemble et vont partager beaucoup et bien plus que la marche. Car oui, le chemin de Compostelle est une épreuve: celle de la volonté. Car c’est épuisant, douloureux aussi bien physiquement que psychologiquement. Lors de cette marche, les « pèlerins » apprennent sur eux-mêmes tant cela demande des efforts: le corps souffre ainsi que l’âme. Mais surtout, le chemin de Compostelle apporte tellement comme les belles rencontres que le chemin permet au fur et à mesure, rencontres qui seraient impossible autrement car pas la même nationalité, pas la même religion, pas le même âge, pas le même milieu social. Le chemin de Compostelle est un formidable lieu de rencontres que l’auteure a su retranscrire jusqu’à me donner envie d’y aller!

Dans le récit, l’auteure nous raconte Alma et Frida, elle entrecoupe leur parcours du chemin par ce qui les y a emmenées à, justement, le faire. On vit la rencontre et l’histoire amoureuse d’Alma et Bruno et leur rupture… On accompagne Frida à la rencontre des personnes qui ont connu son mari depuis son enfance… Le lecteur connaît l’histoire d’Alma et Frida et cela lui permet d’accompagner au mieux ces femmes sur le chemin de Compostelle. « Mes pas dans les tiens » est un beau roman qui met en lumière notre propre volonté et ce qu’elle nous permet d’accomplir!

« Mes pas dans les tiens » de Fioly Bocca, des éditions Denoël, traduit de l’italien par Anaïs Bouteille-Bokobza, 8 novembre 2018.

Gros sur le cœur.

« Gros sur le cœur »

de Carène Ponte

Merci aux éditions Michel Lafon pour ma lecture du roman de Carène Ponte « Gros sur le cœur ».

Mélissa, 17 ans, doit de nouveau déménager car son père, militaire, est encore muté. Elle va quitter sa meilleure amie, son lycée, sa ville dans laquelle elle avait réussit à se faire une place. Mélissa va faire sa terminale dans un nouveau lycée et cela va se révéler très compliqué pour elle, pour cette adolescente dont le physique est un gros complexe pour elle.

« J’ai peur de ne pas trouver ma place. J’ai peur que tout le monde me déteste. Moi, la petite provinciale qui débarque. Moi, la fille un peu trop grande, beaucoup trop grosse, un peu trop mal dans sa peau. Et eux qui se connaissent depuis des années. En fait, je suis morte de trouille, si tu veux tout savoir. Et s’ils ne m’aimaient pas, Camille? »

Ce « petit » livre (petit par sa taille!) ne pouvait trouver meilleur titre que « Gros sur le cœur » car c’est ce que ressent Mélissa, c’est ce que le lecteur ressent après avoir lu ce roman. Carène Ponte parle du harcèlement scolaire, de l’image de soi, de l’adolescence qui est la période certainement la plus difficile à vivre, des adultes qui font semblant de ne rien voir, du regard de l’autre sur soi. Et Carène le fait avec justesse: il n’y a pas de pathos, pas de scène larmoyante, irréaliste. Carène raconte le réel, ce qu’est le harcèlement scolaire avec ses conséquences et ses dérives, la vie des adolescents et les premières fois. En lisant « Gros coup sur le cœur », je suis passée par pas mal d’émotions: le sourire grâce à l’humour de Camille, la meilleure amie de Mélissa, grâce à l’autodérision de Mélissa aussi; la tristesse pour Mélissa; la colère contre les harceleurs de Mélissa et contre les profs qui vraiment ne savent pas regarder ce qui se passe sous leurs yeux; la peur que Mélissa fasse pas une bêtise; de la tendresse pour Camille et Mélissa. Toute la palette des émotions se trouvent dans ce livre et en plus, je suis certaine que chacun se reconnaitra à un moment du livre car nous sommes tous passés par l’adolescence avec ses joies et ses peines: les filles populaires, les séances de sport, le voyage de classe, l’amitié…

Le harcèlement scolaire, l’image de soi sont des sujets sensibles, des sujets que nous ne devons pas taire, des sujets qui sont malheureusement trop fréquents. Et encore plus de nos jours avec les réseaux sociaux qui sont une vraie plaie dans les cas de harcèlement. L’auteure met également en avant les adultes dans ce roman, ces adultes absents en fait, ces adultes qui font semblant que tout va bien alors que cela se passe juste devant eux; ces adultes qui ne veulent pas se mêler des affaires des jeunes, mais ces adultes sont complices dans un sens de ce harcèlement. Il serait bon que « Gros sur le cœur » soit justement lu par les professeurs afin de leur ouvrir les yeux. Ce roman est un roman d’utilité publique et doit être lui aussi bien par les adolescents que les adultes!

« Gros sur le cœur » de Carène Ponte aux éditions Michel Lafon Poche, 15 novembre 2018.

Rituels.

« Rituels »

de Ellison Cooper

« Rituels » de Ellison Cooper est le thriller qui débute ma deuxième saison dans la team thriller du Cherche Midi et c’est un vrai bon thriller!

Sayer Altair est spécialiste des neurosciences et elle étudie les cerveaux des tueurs pour comprendre. Elle travaille pour le FBI qui fait appel à elle quand le FBI découvre une scène de crime particulière: une jeune fille est découverte morte et à qui une drogue hallucinogène utilisée par les shamans a été administrée. Avec son équipe, Sayer va enquêter et découvvrir d’autres rituels impliquant toujours une jeune fille et un animal…

« Un étrange patchwork de silhouettes humaines flottait devant un arrière-plan noir, reliées par des lignes sinueuses blanches évoquant des cordons ombilicaux. Une arche de symboles encadrait la silhouette centrale, un homme stylisé agenouillé devant un arbre. Celui-ci tenait une longue corde épineuse qui formait une boucle jusqu’à sa bouche, transperçant sa langue en son centre. Des têtes humaines poussaient comme autant de fruits sur les branches de l’arbre. Une autre image représentait deux hommes assis qui tenaient des paniers remplis de manuscrits, un serpent flottant au-dessus de leurs têtes. Sur le dernier panneau, deux hommes se tenaient dos à dos, joints par un tissu blanc. »

Plus de 400 pages d’un très bon thriller où tous les ingrédients sont là!! Tout d’abord, Sayer Altair, le personnage central, est une femme noire qui tient le bon rôle de l’enquêtrice dont le passé est douloureux et elle s’est forgée une carapace que personne n’arrive pas faire tomber. Elle est surprenante de savoir, de dynamisme, d’empathie envers son équipe et les victimes, elle se livre corps et âme à cette enquête et ses études sur le cerveau des tueurs sont prometteuses (et heureusement qu’il va y avoir un tome 2 pour en apprendre encore plus!). À ses côtés, les autres personnages sont tout aussi attachants, charismatiques avec leurs failles et sincèrement impliqués avec elle dans la recherche de ce tueur en série!

L’auteure, Ellison Cooper, a su extrêmement bien utilisé tous les codes du thriller comme il se doit: les chapitres sont courts, percutants car à chaque chapitre, un élément est trouvé, dévoilé pour la suite de l’enquête. Le rythme est sans relâche, je ne suis pas ennuyée une seule seconde. L’intrigue est menée d’une main de maître: j’ai imaginé tous les suspects que l’histoire pouvait révéler mais c’est vraiment à la fin que j’ai compris. Et cette fin est juste incroyable!! L’auteure donne tous les détails, les scènes sont décrites comme il le faut pour que mon imaginaire travaille à 100 à l’heure! Pour son premier roman, « Rituels » est pour moi (et je sais que je suis pas la seule!) une réussite et là, les éditions Cherche-Midi ont trouvé une reine des thrillers!!!

« Rituels » de Ellison Cooper chez Cherche-Midi, 4 octobre 2018.

Retrouver Gabrielle.

« Retrouver Gabrielle »

de Jean-Benoît Dumonteix

Grâce à Fanny, j’ai eu la chance de découvrir un premier roman, celui de Jean-Benoît Dumonteix, « Retrouver Gabrielle », paru chez Fauves Editions.

Depuis la disparition de sa mère en janvier 2008, Marcus, son fils psychologue, déprime. L’enquête ayant jamais aboutie, Marcus avait décidé d’abandonner ses recherches jusqu’à ce qu’il reçoive un colis de photos de sa mère quand elle avait 20 ans. Ses photos révèlent une femme que Marcus ne connaît pas… Il décide de reprendre les recherches avec l’aide d’un détective, Julien Lacoste. Que vont-ils découvrir sur Gabrielle?

« J’ai besoin d’être étreint. J’ai besoin d’être aimé, câliné, chouchouté, bercé. J’ai besoin que quelqu’un me dise ça va aller, là, voilà, tout ira bien, moi je le sais, la vie est simple, belle, sans accrocs, tu vas vivre longtemps et heureux et libre, je t’aime, tu es une partie de moi, tu es en moi, pour moi, par moi, il n’y a que toi pour moi. J’ai besoin d’épaules solides, avec de larges sourires. J’ai besoin qu’on me voit, qu’on me connaisse, qu’on me regarde. Pourquoi ceux qui comptent le plus pour moi ne me regardent pas, et ceux que je connais à peine me répètent qu’ils me voient, qu’ils sont là pour moi? Pourquoi est-ce que personne ne s’intéresse à moi comme elle? »

Dans « Retrouver Gabrielle », l’auteur évoque la mère, ou plutôt l’absence de mère qui pèse lourd pour un enfant. Dans le cas de Marcus, cette absence lui laisse beaucoup de fêlures surtout que Gabrielle a disparu du jour au lendemain et il ne sait pas si elle est partie, si elle est morte… Marcus le vit assez mal: il est dépressif, n’a plus d’homme dans sa vie. Effectivement, comment vivre la disparition de sa mère? Jean-Benoît Dumonteix nous emmène à la recherche de Gabrielle, cette mère que pensait bien connaître Marcus mais les questions se posent avec l’arrivée de ces photos de Gabrielle à 20 ans, une jeune femme avec un passé encore inconnu de son fils.

Comment qualifier « Retrouver Gabrielle »? Car c’est un roman policier, familial, suspens… Tout ça en même temps en fait et c’est pour moi la richesse de ce premier roman avec lequel je ne me suis pas ennuyée et qui m’a tenu en haleine, qui m’a fait réfléchir, suspecter. J’ai aimé le côté mystérieux de Gabrielle, le désespoir de Marcus, les manies de Vincent Lacoste, et l’extravagance de Rita, la marraine de Marcus. Tous ces personnages sont attachants, intriguant, et j’ai tenu à en savoir plus sur chacun, ce que nous livre l’auteur. Jean-Benoît sait manier les mots, sait distiller les détails quand il le faut pour permettre à son lecteur de ne pas lâcher son roman, et c’est bien joué!! « Regarder Gabrielle » est un roman dont la lecture devient addictive (même si j’avoue que j’ai eu du mal avec les premières pages car je n’arrivais pas à distinguer les personnages mais cela n’a pas duré!); la plume de l’auteur est fluide, coule doucement sur le papier. Pour moi, le premier roman de Jean-Benoît Dumonteix est un premier roman réussi et vous devez le lire!!

« Retrouver Gabrielle » de Jean-Benoît Dumonteix, Fauves éditions, 25 octobre 2018.

Am, stram, gram… Ce sera toi qui me plairas!

« Am, stram, gram… Ce sera toi qui me plairas! »

de Catherine-Rose Barbieri

Un roman à la Bridget Jones grâce aux éditions Eyrolles, « Am, stram, gram… ce sera toi qui me plairas » de Catherine-Rose Barbieri.

Camille est célibataire depuis sa rupture amoureuse. Elle travaille dans une grande boîte, ne copine pas vraiment avec ses collègues, se confie à sa seule amie, Anna, et s’est prise d’affection pour son voisin de palier, Monsieur Lambert. Un jour, Camille reçoit un mail d’un admirateur inconnu qui lui avoue penser à elle tout le temps. Camille va-t-elle lui répondre et se prendre au jeu?

« Plus l’on grimpe haut, plus le sol est douloureux quand on y retombe dessus la tête la première. C’est juste le b.a.-ba du manuel de survie dans les relations dites « amoureuses »: la prévention des chutes graves et des déceptions invisibles qui peuvent pourtant laisser de vilaines cicatrices. Si on dit « tomber amoureux », c’est pas pour rien, Camille ne le sait que trop bien. »

Il y a des moments où lire ce genre de roman fait du bien!! Ce fût le cas pour « Am,stram, gram… ce sera toi qui me plairas! ». L’auteure, Catherine-Rose Barbieri, nous emmène dans une jolie romance feel-good où l’amitié, l’amour et les relations professionnelles sont au cœur de ce livre. Bien évidemment que je me suis doutée du dénouement mais cela n’a pas enlevé le charme de l’histoire. Je me suis prise au jeu de tenter de découvrir qui pouvait être l’admirateur inconnu de Camille: son collègue, son patron, son voisin? J’ai eu envie plusieurs fois de bousculer Camille et de lui dire de se bouger un peu plus, d’aller à la rencontre des autres car Camille est un peu « sauvage » au fond et ne veut surtout pas changer sa routine qu’elle s’est créée. Mais peu à peu, elle va réussir à modifier, bien malgré elle, ses habitudes, à ne plus se fier à ses préjugés, à s’intéresser aux personnes qui l’entourent, à profiter enfin!

Catherine-Rose Barbieri n’a pas ménagé son héroïne car elle lui fait vivre des situations  si drôles ce qui la rend attachante au final! Camille peut être sans problème ma meilleure amie avec qui je boirai du thé!!! Dans ce roman, je retiens que l’amour est souvent sous ses yeux; qu’il est nécessaire de s’ouvrir aux autres et de chercher à mieux les connaître, c’est tellement bénéfique; que la curiosité n’est pas un vilain défaut; qu’il ne faut pas s’arrêter à la première impression!

« Camille est un paradoxe absolu. Elle ne sait pas vraiment dire non aux trucs qui la barbent d’avance, mais elle ne sait pas non plus dire oui aux trucs qui ont l’air sympa et a priori inoffensifs. Elle se demande des fois si c’est une maladie. Ou son héritage catholique qui la pousse à embrasser la souffrance, quoi qu’il arrive? Les atermoiements, les regrets, la peur de trop s’amuser et de se sentir coupable après coup? Comme s’il y avait la moindre chance de s’amuser à la cafèt’ du boulot, en plus…! »

« Am, stram, gram… ce sera toi qui me plairas! » m’a fait passer un bon moment de lecture, j’ai sourit avec Camille, de Camille; j’ai cherché avec elle qui était cet inconnu; j’ai apprécié son changement d’attitude envers ses collègues et du coup envers elle-même. Camille; grâce à un mail, va vivre de jolies situations, va se faire de nouvelles amitiés, va renouer avec son frère, va profiter de la vie! Il faut, en résumé, s’affranchir de ses propres préjugés qui nous empêchent de voir loin!

« Am, stram, gram… ce sera toi qui me plairas » de Catherine-Rose Barbieri chez les éditions Eyrolles, le 1èr novembre 2018.

Interview de Benoit.

« Interview de Benoit »

Après les auteurs, je souhaite mettre aussi en avant les « éditeurs » et je remercie Benoit des éditions Cherche-Midi qui a bien voulu répondre à mes questions.

-Benoit, tu travailles au cherche midi éditeur, mais quel est l’intitulé de ton poste ? Et cela consiste en quoi concrètement ?

Je suis « chargé de développement marketing et commercial», l’intitulé de mon poste est assez flou par rapport à ce que je fais concrètement. Au quotidien, je m’occupe des relations blogueurs, de tous les réseaux sociaux du cherche midi (oui oui, c’est moi qui vous répond sur Instagram !) et de tout le marketing digital (vidéos, publicités en ligne…). Je m’occupe également de la création de tous les goodies et plaquettes commerciales. Pour finir, je gère également tous les déplacements auteurs en salons et festivals littéraires tandis que ma binôme, Joanie, s’occupe des dédicaces en librairie. À nous deux, nous balayons donc tous les déplacements de nos auteurs en France, Belgique et Suisse. Autrement dit, je n’ai pas le temps de m’ennuyer.

-Quelles sont les études qui t’ont amenées à travailler dans le domaine de l’édition ?

L’édition a toujours été un domaine qui m’intéressait mais je pensais que cela m’était inatteignable parce que je ne connaissais personne dans le milieu littéraire. Pour mettre les chances de mon côté, j’ai souhaité me différencier des profils littéraires en intégrant une école de commerce post-bac afin d’acquérir toutes les bases marketing et commerciales. Par la suite, je me suis tourné vers un master « Commercialisation du livre » (Paris 13) dans le but de me spécialiser dans le domaine de l’édition. En parallèle, j’ai eu plusieurs expériences de stage ou d’alternance dans différentes maisons d’édition ce qui a confirmé mon envie de travailler dans ce milieu.

-Pourquoi vouloir travailler dans l’édition ?

Certes, j’ai toujours aimé lire mais j’ai toujours été intrigué par l’envers du décor. Ce qui m’attirait dans ce milieu c’est de pouvoir donner envie aux gens d’acheter tel ou tel livre. J’aimais conseiller des lectures à mon entourage et l’envie de le faire au plus grand nombre était de plus en plus présente. J’aurais pu créer un blog et l’alimenter pendant mon temps de loisir mais j’ai préféré être à la base du livre et intégrer l’édition. Chaque livre est différent et dans une maison aussi éclectique que le cherche midi, je m’épanouie tous les jours un peu plus.

Dans quelles autres maisons d’édition as-tu eu la chance de travailler ?

Mon tout premier stage était au sein du service des relations libraires de Belfond/Presses de la cité sous la responsabilité de Camille Deforges que je ne remercierai jamais assez de m’avoir donné ma chance. Il suffit d’une rencontre, une seule et tout peut basculer. Une fois le pied dans ce milieu, je n’ai jamais voulu le quitter et chaque expérience n’a fait que confirmer ma vocation. Ainsi, j’ai eu l’opportunité de travailler en stage aux éditions Kero puis en alternance chez Nathan Jeunesse et Robert Laffont. Cette dernière expérience au sein du service marketing a été déterminante dans mon choix de carrière. Le marketing était le secteur dans lequel j’allais le plus pouvoir m’épanouir, j’en étais convaincu.

-Tu es le calife de la team thriller du Cherche Midi, peux-tu nous dire qui est cette team? (Et pour info, c’est la #bestteamforever!!!)

J’ai créé cette team à l’été 2017. Pour chaque thriller publié au cherche midi, je cherchais de nouveaux partenaires et un jour, j’ai eu l’idée de créer cette #TeamThrillerCHM, une équipe de choc de 25-30 blogueurs qui recevraient chacune de nos parutions dans ce domaine. Après lecture du thriller, j’organise un booktalk dans un groupe privé sur Facebook où chacun est libre de discuter et débattre sur des thématiques du livre. Ces moments sont toujours intéressants à la fois pour moi (en tant que maison d’édition) mais également pour les blogueurs. Je suis ravi d’avoir monté cette team festive et détonnante !

-Tu gères les réseaux sociaux, les salons du livre, les relations avec les blogueurs, et encore bien d’autres! Il te reste du temps pour toi??

Je me déplace beaucoup, c’est vrai, puisque je fais environ 15 salons du livre par an, c’est-à-dire 15 week-ends loin de chez moi. Mais ces moments sont toujours festifs, enivrants et me permettent de visiter aussi la France. C’est à chaque fois une belle parenthèse qui me permet de connaître un peu plus mes auteurs et de rencontrer d’autres personnes du milieu littéraire. J’ai la chance de faire un métier que j’aime, qui certes peut parfois se révéler éreintant, mais je me lève tous les jours heureux de pouvoir travailler dans ce milieu qui m’a toujours fait rêver. J’aime le fait que je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Le cherche midi est une petite équipe et cela me permet de toucher à beaucoup de domaines, ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres maisons d’édition.

-As-tu des envies d’écrire ton livre?

Je n’ai jamais eu envie d’écrire mon livre, j’ai toujours préféré lire les écrits des autres.

-Dans 10 ans, tu seras toujours dans l’édition?

Dans 10 ans, oui c’est certain !

-Quel lecteur es-tu? Tu as des rituels?

Je n’ai pas de rituel précis, je lis tous les jours dès que j’ai une minute. Je ne peux pas passer une journée sans lire au moins une page. Je m’impose d’avoir toujours en parallèle de mes lectures cherche midi, une lecture « loisir » choisie dans ma bibliothèque, cet équilibre est important pour moi afin de ne pas avoir l’impression de travailler tout le temps.

-Un conseil lecture pour l’automne?

N’importe quel livre (BD ou maintenant roman) de FabCaro. J’aime énormément l’humour absurde et FabCaro est maître dans l’art !

-Veux-tu rajouter quelque chose?

J’en profite pour remercier tous les partenaires blogueurs du cherche midi (dont toi Syboulette) avec qui j’aime échanger quotidiennement. Merci d’être là et de suivre notre maison ❤