« La somme de nos vies »
de Sophie Astrabie

« La somme de nos vies » est le deuxième roman de Sophie Astrabie, publié chez les éditions Flammarion.
Camille est une jeune fleuriste mais pour ses parents, elle est une future avocate. Marguerite est une vieille dame bien seule et qui va faire croire qu’elle veut vendre son appartement pour voir du monde. Et Thomas est agent immobilier qui va faire visiter l’appartement de Marguerite à Camille.
« Camille pense alors à ses parents qui tentent de guérir les humains et elle se dit que c’est ce qu’elle fait elle aussi. Elle soigne les humains avec des fleurs. Elle songe à tous ces hommes venus racheter leurs erreurs à coups de bouquets de roses et à ces coeurs brisés dont les pivoines parviennent souvent à recoller les morceaux. Elle pense à tous ces mots qui ne sont pas dits et dont les fleurs se font les messagères et elle trouve tout à coup sa mission sur cette Terre tout aussi vitale qu’un prescripteur de médicaments. »
Voici un roman qui doit être partagé. Parce qu’il est plein d’humanité, d’amitié, d’amour. Il est intergénérationnel. Il parle aussi de secrets liés à la guerre et liés à la famille. Il parle des rêves que nous avons tous et ce roman prouve qu’il faut tout faire pour les réaliser. Pour reprendre le titre, ce roman permet de faire l’addition de ce que nous voulons vraiment. Sophie Astrabie a imaginé des personnages tout à fait banaux mais la banalité n’est-elle pas la chose la plus fascinante? En tout cas, pour moi, ça l’est. Ses personnages sont attachants, sympathiques, des amis en fait. Par le personnage de Marguerite, il est question de la vieillesse et de la solitude qui va avec. Il est également question de la guerre et des atrocités commises. Il est question de gentillesse, d’attention. L’auteure met en avant l’importance de nos aînés car ils ont la sagesse de leur âge et de leur expérience. Par le personnage de Thomas, Sophie Astrabie nous parle du métier d’agent immobilier et des impératifs liés aux ventes pour obtenir le bonus. Mais cela est-il autant important que ça? Et avec le personnage de Camille, Sophie nous parle des nos rêves mais aussi de nos obligations familiales. Et je me suis retrouvée dans ce personnage concernant le métier car Camille a décidé d’exercer le métier de fleuriste, métier dont elle rêve et ce malgré les ambitions de sa famille qui la veut avocate. Je m’y suis retrouvée car comme Camille, je cherche à rendre un sens à ma vie par le biais d’un métier. Me sentir heureuse dans ce que je fais sans vouloir gagner beaucoup. Donner un sens à sa vie est ce qui doit nous pousser à avancer, nous emmener à réfléchir et à agir dans ce sens. Camille a eu cette force.
Dans « La somme de nos vies », Sophie Astrabie a su nous livrer ce qu’il se cache derrière les fenêtres. Elle a prouvé que les secrets doivent être dévoilés pour ne plus en supporter le poids. Elle a montré quelques manigances pour contrer à la solitude. Elle nous enseigne que le sens dans son travail est ce qui nous rendra heureux et nous fera faire de jolies choses. Elle nous livre le message d’amitié et d’amour que nous recevons quand nous nous ouvrons aux autres et que les rencontres que nous faisons sont toutes liées et qu’elles ne sont pas le fruit d’un hasard.
« La somme de nos vies » est un beau roman avec des messages universels. Il donne foi en nous et en nos désirs. Sophie Astrabie a écrit une histoire d’amitié, d’amour, de bonheur!
« La somme de nos vies » de Sophie Astrabie chez Flammarion, 03 juin 2020.