Mafioso.

« Mafioso »

de Ray Celestin

Et encore un thriller pour la super team thriller du CHM!! « Mafioso » de Ray Celestin chez les éditions Cherche Midi.

Dans un hôtel de Harlem en plein coeur de New-York en 1947, une série de meurtres est commise. Un suspect est arrêté et c’est le fils de Michael Talbot, détective privé en retraite. Ce dernier demande de l’aide à Ida Young, détective privée à Chicago, pour innocenter son fils. Avec Gabriel Leveson, gérant d’un club, ils vont découvrir que ces meurtres pourraient être liés à une autre série de meurtres impliquant le crime organisé et la haute société de la ville.

« Ida n’avait jamais entendu une musique pareille. C’était du jazz, mais à une allure incroyable, avec une frénésie féroce, comme si le morceau se fragmentait. Le batteur jouait si vite que ses baguettes devenaient floues. La cymbale luisante vibrait. Les soufflants et le piano déroulèrent le thème, qui laissa rapidement la place à un solo de saxophone qui semblait se contorsionner et tordre la mélodie jusqu’à en faire un entortillement de notes qui, à la dernière seconde, se redressait grâce à la virtuosité du saxophoniste capable de malaxer les lignes mélodiques, de les triturer pour leur faire rendre tout leur jus, toute leur énergie. »

« Mafioso » est le troisième volet de Ray Celestin qui, après nous avoir emmenés dans La Nouvelle-Orléans puis à Chicago, nous fait entrer dans la grande ville américaine qu’est New-York en 1947. L’auteur part une nouvelle fois d’un meurtre, ou plutôt de plusieurs meurtres en l’occurence, pour raconter l’histoire d’après guerre à New-York. Années où les familles mafieuses font leur loi. Où la ville de New-York ne dort jamais. Où les meurtres sont monnaie courante. Où la police est corrompue. Où la guerre entre les clans fait rage. Où tout le monde se méfie de tout le monde. Où la musique est présente. Où les talents se font connaître. Où la misère et le racisme explosent. Où la corruption est un véritablement fléau. Ray Celestin nous entraîne avec lui et avec ses enquêteurs fétiches, Michael et Ida, dans New-York et au rythme de cette ville et de sa musique. L’enquête menée est assez complexe car plusieurs liens se dessinent au fur et à mesure, beaucoup de personnes sont impliquées. À chaque grande partie du roman, des connections, des indices, des preuves, des implications font leur apparition. Mais Ray Celestin sait parfaitement tenir son lecteur. Il ne le perd pas dans toutes ces aventures, dans tous ces évènements, dans tous ces personnages et c’est un vrai don car le roman fait tout de même 600 pages!! Tout réside dans le rythme de l’histoire, un rythme qui reste le même, un rythme envoûtant et un rythme calqué sur la musique, cette musique toujours aussi présente et importante: le jazz et l’apparition du be-bop!

Je suis entrée dans « Mafioso » avec envie et plaisir! J’ai tourné les pages en suivant le tempo musical. J’ai aimé retrouver Michael et Ida, et aimé faire la connaissance de Gabriel et de Sarah. Mais j’ai eu une petite faiblesse, une perte de rythme pendant quelques pages. Et cela n’a pas duré puisque j’ai vite retrouvé une envie de retourner dans les rues new-yorkaises avec impatience! Je n’ai pas boudé un certain plaisir à retrouver Louis Armstrong, voir apparaître Miles Davis et participer aux premiers clichés de Stanley Kubric. « Mafioso » est un véritable thriller historique où Ray Celestin livre des faits vrais, même si des fois, il fait quelques arrangement pour coller au mieux à son histoire. Ces faits historiques m’ont permise d’en savoir plus et c’est un réel plaisir de lire un roman si bien mené et aussi bien documenté! Et comment ne pas parler de cette couverture juste superbe!! Voilà « Mafioso » est à lire et Ray Celestin est un maître dans son domaine!!

« Mafioso » de Ray Celestin, traduit de l’anglais par Jean Szlamowicz, chez Cherche-Midi, 03 octobre 2019.

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