« La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose »
de Diane Ducret
Ayant beaucoup aimé « L’homme idéal existe, il est québécois » de Diane Ducret, j’ai été ravie de pouvoir découvrir son dernier roman « La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose » grâce aux Éditions Flammarion.
Enaid est une jeune femme qui, lors de son voyage professionnel à Gdansk, se fait quitter par téléphone. Ça lui fait un électrochoc et elle se retrace sa vie qui est peu commune: une mère excentrique, un papillon de nuit; son père est un être absent et ses parents adoptifs sont en fait ses grands-parents paternels. Enaid commence sa vie en étant assez bancale et va vivre des expériences plus ou moins légales, une histoire d’amour assez difficile pendant ses études, un retour à Paris marqué par une cheville très douloureuse (à cause d’un accident) et Enaid va mener encore un autre combat qui va lui permettre de devenir un flamant rose et rester en équilibre dans sa propre vie!
« Elle (la créature flamant rose) défie toutes les lois de la gravité. A la fois gracieuse et ridicule, elle semble si légère que je ne sais pas si elle est faite pour nager, pour voler ou pour marcher. Je ne comprends pas comment les deux aiguilles à tricoter qui lui servent de pattes peuvent soutenir ce danseur de ballet en tutu rose et le regarde en me demandant si elles vont pas céder à chaque coup de vent. »
« La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose » est mon gros coup de cœur, j’ai littéralement adoré ce roman et je ne m’attendais pas du tout à cette histoire en lisant la première page du roman. Lors de cette lecture de cette fameuse première page, j’ai beaucoup souri et je m’attendais à ce que cela soit de même durant toute ma lecture… J’ai été bouleversée par l’enfance, l’adolescence, le début de la vie d’adulte d’Enaid. J’avoue que je pensais que Diane Ducret nous livrait un roman dans la même veine que « L’homme idéal existe, il est québécois », c’est-à-dire très humoristique mais ce roman ci est plus que ça!!! Le personnage de Enaid se livre avec humour, auto-dérision alors que sa vie a toujours été synonyme de manque: manque d’amour, manque d’une mère…
« J’en ai assez, on tient à moi, mais on ne cherche pas à me garder. On me trouve formidable , mais on ne se bat pas pour moi. On m’adore, mais on me quitte par téléphone. »
Enaid est extrêmement touchante: sa fragilité, son besoin d’être aimée, sa détermination à affronter ce que lui réserve la vie me semblent si familier, j’ai retrouvé un peu de moi!!Enaid ne se laisse jamais aller, elle avance malgré tout mais tout a ses limites et sa limite est sa cheville…
« Toutes les fois où je me suis ramassée m’ont laissé la pire des cicatrices qui soit, la peur. Celle d’aimer, qu’on ne m’aime pas, d’être seule, de tomber, d’être loin de chez moi. Vivre me fait mal aux coutures à peine cicatrisées, ça me tire trop fort. Je suis un Framkestein aux cent bouts rapiécés. »
Ces mots,j’aurais pu les écrire moi-même!! L’auteure, Diane Ducret, a su raconter la vie d’une femme avec délicatesse, une femme qui cherche à exister par tous les moyens qui l’entrainent dans des situations qu’une jeune femme devrait éviter! Et tout ça avec tellement d’humour!!
« Avec moi, la loi de Murphy accède au stade supérieur. La tartine, chez moi, ne se contente pas de tomber sur le côté de la confiture est étalée. Elle tombe quand je suis habillée en blanc. Finit sa course sur mes chaussures neuves. Le sucre attire une abeille. Qui me pique. Je fais une allergie. L’ambulance rentre dans une voiture conduite par mon ex. Avec sa nouvelle compagne. Sublime et sympa. Murphy n’a qu’à bien se tenir. »
Le seul hic de ce roman est qu’il est beaucoup trop court!! J’aurais tant voulu continuer à lire Diane racontant la vie de Enaid!! Et j’avoue qu’une larme s’est écrasée sur ma joue lors de la lecture des dernières pages… J’espère que « La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose » sera aussi votre coup de cœur!!