Mrs HEMINGWAY

« Mrs HEMINGWAY »

de Naomi Wood.

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Et encore une fois, j’ai dévoré un roman, je m’y suis entièrement plongée dedans avec délice! Naomi Wood m’a fait voyager dans le temps et dans le monde en me contant les quatre histoires d’amour d’Ernest Hemingway. Des années 1920 aux années 1960, Naomi Wood nous emmène dans les quatre coins du monde: Paris, Cuba, Floride, Côte d’Azur, Londres, Espagne, là où Ernest Hemingway a vécu ses histoires d’amour avec ses quatre femmes.

L’écrivain si célèbre était un homme à femmes et ces femmes ne sont pas restées que ses maîtresses vu qu’ils les a épousées. Et ce que l’on peut retenir de ses histoires est leur forte ressemblance comme si elles suivaient le même schéma: l’amour, les fêtes, le besoin d’épouser les femmes, les démons avec l’apparition d’une maîtresse.

« Ernest veut sa maîtresse, il veut tout ce qui est à sa portée. Il est avide de femmes mais surtout il ne connaît pas ses vrais besoins, alors dans le doute il essaie d’attraper tout ce qui passe. Épouse après épouse après épouse. »

Tout d’abord, Ernest Hemingway rencontre Hadley Richardson, plus âgée que lui. Ils se rencontrent lors d’une fête. Ernest tombe sous le charme de Hadley qui est rassurante, maternelle. De suite, ils vivent avec passion leur amour. Hadley fait en sorte qu’Ernest puisse se concentrer sur son écriture afin q’un jour, ils puissent en vivre. Mais une troisième personne fait son apparition dans le couple Ernest-Hadley: Pauline Pfeiffer dit Fife. Fife prend la place de Hadley et l’histoire se répète jusqu’à ce que Ernest fasse la connaissance de la journaliste Martha Gellhorn. Et l’histoire se répète jusqu’à ce que Ernest rencontre Mary Welsh, la dernière Mrs Hemingway. Ces quatre femmes ont été les grands amours de l’écrivain, il les a aimé chacune et chacune l’a aimé passionnément.

« Elle sent qu’Ernest va tout emporter avec lui, comme dans la chanson, son cœur, son âme, sa bouche, chaque partie de son corps. La chanteuse aussi pleure; elle réussit à peine à terminer le dernier refrain au milieu des larmes.C’est un requiem et il emplit la nuit. »

On connait tous l’écrivain Ernest Hemingway mais pour ma part, je ne connaissais pas sa vie qui est fascinante. J’ai appris à le connaitre à travers le récit de Naomi Wood qui a fait de longues recherches sur l’écrivain afin de nous relater au plus juste sa vie amoureuse ainsi que sa vie d’écrivain. Lors de la lecture, Naomi Wood nous fait voyager: Paris et la Côte d’Azur pendant les années folles; Paris, Londres, l’Espagne pendant la guerre et Paris lors de la libération; Cuba entre riches et pauvres; les États-Unis au travers de la Floride. A chaque histoire d’amour, un lieu et un moment de l’histoire. Le roman « Mrs Hemingway » est riche, riche d’amour, riche d’histoire, riche de sentiments, riche de faits, riche de lieu, riche d’histoire. Y apparait aussi la maladie, les échecs, la mort. Tout y est sans y être pour autant romancé. Un beau roman où l’écrivain et ses œuvres n’ont pas été oubliées. D’ailleurs, grâce à « Mrs Hemingway », je sais comment et pourquoi Ernest Hemingway a écrit « Paris est une fête » que je vais rapidement m’empresser de lire, son dernier roman, publié à titre posthume, roman qu’Ernest a terminé difficilement.

« Depuis trop longtemps, il était un écrivain malheureux. Perdre sa capacité à écrire, c’était perdre sa capacité à libérer son esprit de ses angoisses. Écrire, c’était entrer dans une maison magnifique: un lieu propre et éclairé où la lumière tombait en de grands faisceaux blancs sur de beaux parquets en bois. Écrire, c’était se sentir chez soi, c’était y voir clair. »

« Mrs Hemingway » est un de mes coups de cœur de l’année 2017, une belle découverte!

 

Lait et miel

« Lait et miel »

de Rupi Kaur.

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J’ai eu le privilège de recevoir avant sa parution le recueil de poèmes, « Lait et miel », de Rupi Kaur en français. Aux États-Unis, « Lait et miel » est le best-seller du New York Times et après la lecture, je comprends aisément ce succès et il en sera certainement de même en France, du moins je l’espère. En plus d’écrire des poèmes, Rupi Kaur dessine et elle a ponctué ses poèmes de ses dessins illustrant son récit poétique et cela donne une valeur ajoutée à son livre.

Dès l’ouverture du livre, les premiers mots de Rupi Kaur sont saisissants.

« Mon cœur m’a réveillée la nuit dernière. il pleurait. Comment puis-je t’aider lui demandai-je. Mon cœur m’a répondu: écris ce livre. »

Ce recueil de poésie est divisé en quatre parties: souffrir, aimer, rompre, guérir. Tout s’articule autour de l’amour.

Souffrir… Rupi Kaur nous livre sa souffrance par ses mots simples mais si justes. De ce fait, on souffre avec elle au sens propre et au sens figuré. On se sent mal à l’aise en lisant cette souffrance et surtout le pourquoi de cette souffrance au sein de la famille et on se dit que c’est ça le courage…

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Aimer… Ce sentiment qu’on veut toutes et on se retrouve dans les vers de l’auteure au point qu’on aurait pu écrire ces propres mots tellement ils sont justes…

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Rompre… C’est une étape nécessaire pour pouvoir avancer, pour rebondir et aller de l’avant…

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Guérir… On y lit les étapes de la guérison qui est nécessaire pour guérir et être prête à l’amour…

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Ce livre m’a troublée, émue… Cela a été un réel plaisir de lire tous ces poèmes où les mots sonnent justes, où il y a aucune fioriture. Rupi Kaur a su nous livrer des poèmes non codifiés: il y a ni majuscule, ni ponctuation et c’est ce qui en fait toute la justesse. Rupi Kaur a réussi son recueil et ses remerciements à la fin sont touchants.

« Vous êtes arrivé à la fin avec mon cœur dans vos mains. merci d’arriver à bon port. d’être tendre avec la partie la plus fragile de moi. asseyez-vous. respirez. vous devez être fatigué. »

Rupi Kaur est une poète, illustratrice vivant au Canada, immigrée indienne originaire du Pakistan. Elle s’est fait connaitre en tant que « Instapoet »: elle publie ses poèmes sur son compte Instagram, rupikaur_ toujours autour de la féminité, l’amour, la perte, le traumatisme et la guérison.

Je conseille fortement la lecture du « Lait et miel » à toutes les femmes car il parle aux femmes et cela fait un bien fou. Et comme le dit si justement la journaliste Erin Spencer dans Huffington Post US, « Lait et miel est un recueil poétique que toutes les femmes devraient avoir sur leur table de nuit ou la table basse. » Pour ma part, il est sur ma table basse et je sais déjà que je vais le relire et ce plusieurs fois.

« Lait et miel » sortira le 22 septembre en France chez les éditions Charleston .-)

 

Café! un garçon s’il vous plaît.

« Café! Un garçon s’il vous plaît »

d’Agnès Abécassis.

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Ah, ces romans « feel good »… Que cela fait du bien de lire, de partager le quotidien des personnages, y rencontrer le positivisme et se dire que tout est possible…

Dans « Café! Un garçon s’il vous plaît », le dernier roman d’Agnès Abécassis, tout y est: l’amitié, l’amour, la réussite, le positivisme, l’humour, le feel good; un savant mélange dont j’aime me délecter!

Les héros de cette histoire sont tous liés entre eux: amis/es, cousin, amoureux/se, grand-mère… Il y a les amies: Ava, ex vendeuse de chaussures qui s’est décidée de vivre de sa passion, le dessin et la peinture; Régine, l’avocate ambitieuse qui se laisse, enfin, aller à l’amour avec Tom; et Perla, l’infirmière amoureuse de Félix. Il y a les amoureux: Tom  le meilleur ami de Félix, lui-même paléontologue, et cousin d’Ava. Et entre ces jeunes, on y rencontre Lutèce, la grand-mère de Félix, et donc grande-tante d’Ava, une vieille dame ayant toujours l’âme d’une rockeuse exerçant ce talent au sein de son groupe les RTM (Respecte Ta Mère). Lutèce possède également des mains guérisseuses dès que celles ci se posent sur vous. Au cours du roman, le lecteur fera connaissance avec Roger, un garçon de café, mais pas que…

Lutèce part à la recherche de son amour de jeunesse, de son véritable amour. Ava se prépare à exposer ses œuvres. Félix va épauler sa grand-mère dans sa quête. Tom veut être inconditionnellement aimé par la belle Régine. Et Perla cherche à rendre heureux Félix et les trois fils de ce dernier.

L’amitié joue un rôle essentiel dans « Café! Un garçon s’il vous plaît ». Chacun, chacune s’entraide, se soutient, se bouscule, aide à avancer. L’amour, bien entendu, y est présent et se croise avec l’amitié en douceur. Tous ont une part à soi dans le roman et tous interagissent ensemble afin de créer une si belle cohésion.

« Je sauve notre vie de couple, en lui évitant de la considérer comme acquise. Je t’offre l’opportunité de t’obliger à me séduire tous les jours, pour ne pas oublier que c’est moi que tu as envie d’aimer. Je m’offre le rappel quotidien du fait que tu m’appartiens pas, et qu’il tient qu’à moi de te donner envie de rester à mes côtés. »

Agnès Abécassis est une romancière, illustratrice, scénariste, journaliste, animatrice radio… Elle sait faire beaucoup de choses et bien en plus .-) Elle a déjà à son actif douze romans et deux bandes dessinées. Selon ses propres dires, Agnès Abécassis souhaite, par l’intermédiaire de ses ouvrages, procurer du plaisir à ses lecteurs en dosant comme il le faut l’humour, le « feel good », l’amour, la sensibilité, dans son écriture. Lire ses romans est simple et prenant car nous voulons connaitre le destin de ses héros. Je peux dire que l’auteure réussit ce qu’elle entreprend: nous passons un moment fort agréable plongés dans la lecture de « Café! Un garçon s’il vous plaît »!!

Et je vais essayer cette formule « Café! Un garçon s’il vous plaît » la prochaine fois que j’irai dans un café, sur un mal entendu, ça peut apporter une belle histoire 😉

Une dernière chose: j’ai bien ri en lisant les noms de célébrités qui se retrouvent dans ce roman: Gad Elmariant, Pénélope Creuse, Vanessa Pasunradis, Lady Gag, Julia Nichons, Harry Sonnefort, Will Smic, Brad Laid-Coupeur, Ben Afflux, Jodie Fossette, Tom Banks!!! Tous ses noms sont judicieusement bien choisis!!!

 

Le retour de Jules

« Le retour de Jules »

de Didier Van Cauwelaert.

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Il y a quelques jours, je finissais de lire avec enchantement « Jules » et il me tardait de pouvoir en connaitre la suite avec « Le retour de Jules »! A ce moment là, la magie d’Instagram a encore frappé!!! Et j’ai eu le bonheur de recevoir dans ma boîte aux lettres ce roman et je remercie Aurélie pour ce si gentil geste, partager son livre avec moi!

J’ai ouvert le livre, j’ai commencé à lire et je ne l’ai plus quitté jusqu’à la fin du roman, je n’arrivais pas à défaire mes yeux de toutes ces lignes écrites.

J’ai retrouvé Alice, Zibal et Jules mais pas là où je m’y attendais, c’est-à-dire séparés… Et Jules menaçait de mort imminente…

« Un B4. C’est le code qu’ils m’ont donné au téléphone. Un chien estampillé dangereux, vicieux, irrécupérable. Un condamné en instance, qu’on n’a le droit d’extraire de sa cellule que pour l’injection fatale. le produit rose qui videra une cage, comme dans un hôpital on dit qu’on libère un lit. »

Zibal et Alice sont séparés… Zibal est très pris par sa société et Alice est en recherche d’emploi… Ils se perdent doucement… A cela, se rajoute le problème de fertilité de Zibal… Jules n’est plus au service d’Oscar, l’enfant épileptique, celui ci allant beaucoup mieux… Jules sombre… Alice le confie alors à l’ESCAPE, l’institution où les chiens sont en apprentissage avant de se voir confier un maître épileptique… Alice part en Thailande, au Maetaeng Park de Chiang Mai où elle va apprendre aux éléphants à peindre leur autoportrait.

« Ces éléphants peintres, de par leurs facultés extraordinaires que je mets en lumière et l’émerveillement qu’elles inspirent, sont comme Jules et ses collègues au service des épileptiques: les meilleurs ambassadeurs qui soient pour la cause animale. »

Jules, à l’ESCAPE, a rencontré Victoire une jolie braque de Weimar qui faisait partie de l’Unité de surveillance antiterroriste du plan Vigipirate, jusqu’à ce qu’elle perde l’odorat suite à des éclats d’os perforant sa truffe. La carrière de Victoire dans la gendarmerie s’est arrêtée nette et sa maîtresse, l’adjudante Marjorie Mémières, vit très mal la dépression de sa fidèle compagne à quatre pattes. Victoire et Jules apprennent ensemble à anticiper une crise chez un épileptique. Puis, Jules se retrouve au service de Mme Bühler. Mais un drame se produit: Jules a attaqué le petit-fils de Mme Bühler en le mordant aux deux poignets et en provoquant un traumatisme crânien en le faisant chuté. L’euthanasie de Jules est préconisée… Zibal va faire tout ce qui lui est possible pour éviter cette fin tragique à Jules accompagné d’Alice, de Marjorie et de Fred, son associée et ex d’Alice.

Dans ce deuxième volet de Jules, Didier Van Cauwelaert nous livre une vision plus noire de la vie d’un chien. En effet, au début de l’histoire, Jules est enfermé dans une cage, à la fourrière, là où d’autres y sont, y resteront, y trouveront la mort… C’est difficile car je ne peux qu’imaginer tous ces chiens enfermés, qui n’ont plus d’espoir… L’auteur fait penser à « haute voix » Jules afin de tenter de comprendre les réactions des deux chiens, le pourquoi de leurs actes; afin que l’humain se mette à leur place, à la place d’un animal traqué qui cherche qu’à apporter son aide… Un côté scientifique se dégage aussi du roman en nous expliquant comment Jules et Victoire « comprennent » la maladie, le handicap; comment ils se repèrent dans des lieux inconnus; comment ils sont liés à leur maître…

« Dans les innombrables exemples de chiens qui étaient parvenus à destination après avoir parcouru des milliers de kilomètres, il y avait une constante: les animaux s’étaient branchés non seulement sur un lieu, mais sur leur maître. C’est lui qui les attirait, c’est son emplacement qu’indiquait leur boussole intérieure. »

J’ai aimé encore une fois lire les aventures de Jules; j’ai vécu avec lui cette histoire incroyable racontée si bien par Didier Van Cauwelaert et c’était bien trop court 😉

Note de l’auteur: le projet ESCAPE est réel. Il est le résultat de la rencontre de Didier avec le Pr Hervé Vespignani du CHU de Nancy qui est le seul épileptologue français à travailler avec des chiens détecteurs de crise. Quand la fiction rencontre le réel…

 

Article 353 du code pénal

« Article 353 du code pénal »

de Tanguy Viel

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Pourquoi il me tardait de lire « Article 353 du code Pénal »?

A sa sortie, en début d’année, ce roman a fait unanimité auprès des lecteurs. Beaucoup en parlait dans la presse écrite et orale et sur les réseaux sociaux… Et ce titre si simple mais qui veut dire tant de choses.

Ma première pensée, à la vue du titre du roman de Tanguy Viel, a été pour l’écrivain Frantz Kafka et son si célèbre « Le procès ». Ce roman fait partie de mes préférés: j’ai fait la connaissance de Kafka lors de mes études, plus précisément au cours de ma seconde (plutôt de ma deuxième seconde si je veux être précise!!!!) avec la lecture de « La métamorphose » pour laquelle j’ai, d’ailleurs, fait un exposé en classe (grâce à mon cher papa qui s’était empressé de dire mon fort intérêt pour Kafka lors d’une réunion prof/parent!!). Ayant été subjuguée par « Le procès », j’ai, de ce fait, été attirée par « Article 353 du CP » et il me le fallait. Pour satisfaire cette envie, je l’ai offert à mon papa pour son anniversaire vu qu’on s’échange toutes nos lectures dans la famille et c’était aussi un petit clin d’oeil 😉

J’ai été captivée par cette lecture. J’ai aimé son personnage principal, Martial Kermeur, et j’ai apprécié l’écriture, la manière dont Tanguy Viel raconte l’histoire de son « héros » et comment il le fait parler, ses mots, expressions, son phrasé…

« Alors essayez d’imaginer, j’ai dit au juge, essayez d’imaginer la lumière qui baignait la rade le jour où il est venu là avec sa voiture de sport et qu’il a emmené Erwan dans la tribune officielle du Stade Brestois. »

Martial Kermeur est dans le bureau du juge. Il y raconte comment il a été amené à jeter à la mer Antoine Lazenec, un promoteur immobilier. Pourquoi Martial est arrivé à commettre ce geste fatal? C’est ce qu’il va expliquer au juge: il parle des événements de sa vie qui misent à bout, le conduisent au meurtre.

Martial habite en Bretagne, sur la rade de Brest (c’est un ensemble de presqu’îles face à Brest). Il est divorcé, a un fils Erwan et a été licencié. Il fait la rencontre d’Antoine Lazenec qui a le projet de construire une station balnéaire de grand luxe en front de mer, un projet grandiose. Ce complexe immobilier est si envoûtant et présenté, par son promoteur immobilier, d’une si belle façon que Martial décide d’y investir sa prime de licenciement afin d’obtenir un bel appartement, et il sera pas le seul d’ailleurs à y croire. Mais voilà, le temps passe mais la construction ne se fait pas… Tout cela s’avère être une arnaque… Martial y perd beaucoup en plus de l’argent: il perd son espoir, son avenir et celui de son fils, Erwan très présent dans le récit de ses actes et à qui il donne beaucoup comme un bon père.

« Et sans doute, Lazenec n’a pas prié assez fort pour qu’un jeune imbécile – voilà, au moins une fois, mon fils, je l’aurai traité d’imbécile, là, devant vous, oui, c’est la première fois, mais vous n’imaginez pas, quelque fois, le biens que ça fait de dire du mal de son fils. »

Tout cet espoir perdu va dons conduire Martial Kermeur à tuer Antoine Lazenec.

Tanguy Viel nous livre beaucoup dans ce dernier roman: un tableau social, l’amour du père pour son fils, l’espoir, l’humanité, la spirale, l’abus de confiance, l’escroquerie, l’acte final. « Article 353 du CP » est une fresque de la société du XXIème siècle décrit avec une telle finesse et sagesse ensemble. De plus, pour embellir le tout, l’auteur nous décrit de si beaux paysages bretons en accord avec le récit: on  peutsentir le vent, les vagues; on peut voire toutes les couleurs du ciel, de la végétation, de l’océan… Ce roman fait partie de mes coups de cœur de cette année et m’a permise de découvrir un auteur .-)

Jules

« Jules »

de Didier Van Cauwelaert.

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Quand le roman de Didier Van Cauwelaert, « Jules », est sorti, j’ai eu envie de lire mais je réfrénait mon envie à cause de la peur… La peur de pleurer à cause du chien à qui il arrive une chose terrible: être abandonné par son maître…

Pour les personnes qui me côtoient, elles comprendront aisément cette crainte car les animaux sont tout pour moi et les abandonner est inenvisageable. Les critiques, les résumés de ce roman évoquaient tous cet abandon subit par Jules sans en dire plus bien entendu, faut surtout pas spoiler le livre 😉 Mais je me devais de savoir le pourquoi de cet abandon et je me suis « abandonnée » dans la lecture de « Jules » et ce roman est une, non, deux belles histoires d’amour.

« Je sais par expérience qu’il faut se méfier des coups de foudre, mais je suis devenu brutalement amnésique en la découvrant au milieu de la foule. »

Jules est un magnifique labrador, chien guide d’aveugle qui accompagne Alice partout, tout le temps depuis sept ans et comme le dit si justement Alice: « Il est responsable de moi ». A l’aéroport d’Orly, Alice et Jules font la connaissance de Zibal, vendeur de macarons. Zibal tombe sous le charme d’Alice et va jusqu’à lui apporter son aide lors de l’embarquement de cette dernière pour un vol en direction de Nice. Nice, ville où tout va être chamboulé, où la vie d’Alice et par conséquence celle de Jules, vont être transformées… Alice y recouvre la vue grâce à une opération et Jules perd son rôle de chien guide. Il en perd ses repères, a des difficultés à reconnaitre Alice, se sent inutile et perd goût à tout… Jules ne peut pas devenir un chien que de compagnie car Jules est avant tout un chien guide d’aveugle, c’est son essence même. Alice prend une lourde décision et abandonne Jules afin qu’il soit affecté à une autre personne déficiente visuel.

« J’ai le cœur serré en pensant à la chanson de Brel – laisse moi devenir l’ombre de ta main, l’ombre de ton chien… »

Alice continue sa nouvelle vie sans Jules… Mais Jules n’est pas d’accord avec cette décision et part retrouver Zibal qui voit sa vie totalement chamboulée quand Jules réapparait à son travail à Orly. De là, Zibal perd son travail, son logement et va suivre Jules dans sa quête: retrouver Alice dont Zibal est tombé amoureux. Jules et Zibal vont devenir inséparables et vont tout faire pour reconquérir Alice. C’est Jules qui prend les choses en main et conduit Zibal là où pourrait se trouver Alice. Il va faire en sorte que Zibal puisse retrouver sa trace, en passant par le travail d’Alice à RTL, en passant par la rencontre avec le président de la Fondation qui s’occupe des chiens guide, avec un comportementaliste pour animaux, avec une responsable d’un hôtel et avec un vieux monsieur. Jules s’applique à être un bon guide.

Ce roman est une belle histoire d’amour: amour entre le chien et son maitre et l’amour entre deux personnes. Jules va, tout au long de l’histoire, jouait son rôle à la perfection, rôle pour lequel il a été éduqué: il va être à l’écoute des besoins de l’humain, à son service. Le chien guide d’aveugle est fait pour aider l’humain et c’est comme cela qu’il se réalise. Dans « Jules », le chien est le fil rouge: sans Jules l’histoire ne serait pas. L’animal est utile à l’homme: il lui apporte tellement et tout ça, sans attendre de retour. Il offre, donne, accepte, subit avec un seul but: satisfaire son humain.

Didier Van Cauwelaert a su mettre en avant avec habilité le chien, l’importance du chien dans sa globalité. Dans son livre, j’ai retrouvé ce que je ressens pour ma chienne, Phoebe, et aussi ce que je suis pour Phoebe. J’ai aimé aimer ce roman et les paroles d’Alice pourraient être les miennes:

« Mon chien me manque. Terriblement. Lui seul savait anticiper mes détresses, désamorcer mes coups de blues, amplifier mes joies, les faire siennes. »

Il me reste plus qu’à acheter la suite, « Le retour de Jules » 🙂