Interview d’Alexis Michalik.

« Interview d’Alexis Michalik »

Tout d’abord, merci infiniment Alexis d’avoir accepté de répondre à mes questions !

 

-Mais qui est Alexis en fait ?

Hé bien, c’est moi. Enfin, je crois que c’est moi. Je n’ai pas la prétention de représenter tous les Alexis du monde mais en tout cas, j’en suis un. J’ai failli être un Oscar mais au dernier moment, mes parents ont changé d’avis.

-Pourquoi écrivez-vous ?

J’écris pour raconter des histoires parce que je pense que c’est important de raconter des histoires et qu’on en a toujours besoin.

-On vous connaît comme dramaturge et maintenant, comme romancier. Pourquoi cette envie d’un premier roman ?

J’avais pas particulièrement envie d’écrire un roman, c’est les histoires qui s’emparent de moi. Et pis, une fois que ces histoires arrivent à maturation, je me dis quel serait le meilleur support. Or « Loin », c’était à la base une série et quand je me suis rendu compte que ça allait être un petit peu compliqué niveau budget, je me suis dit: « qu’est-ce qui me permettrait de raconter une saga de cet ampleur avec une économie relative? ». Et le roman m’est apparu comme la meilleure des solutions.

– Comment, en deux phrases, parlez-vous de votre premier roman « Loin » ?

En deux phrases, c’est l’histoire d’Antoine, 26 ans, qui part à la recherche de son père disparu depuis vingt ans avec sa petite soeur, Anna,  qui est pour le moins déjantée et qui se cherche, et son meilleur ami, Laurent, aspirant journaliste qui est aussi le narrateur de cette histoire, et ça va les emmener très loin cette enquête.

-Comment vous est venue l’idée de cette recherche du père parti du jour au lendemain ?

Je voulais que ce soit une quête des origines et quoi de mieux, pour une quête des origines, de partir à la recherche de son père.

-« Loin », c’est des histoires dans les histoires. Pourquoi cette construction ?

Parce que c’est un peu ma marque de fabrique les histoires dans les histoires. Je considère que, aujourd’hui, entre Wikipédia et autres médiums, on a l’habitude de suivre plusieurs histoires, on regarde plusieurs séries, on lit plusieurs livres, on a un esprit formé à une construction un peu compliquée et je m’efforce d’utiliser au mieux cet esprit.

-Votre roman est riche d’histoire, il est extrêmement bien documenté. Comment avez-vous fait vos recherches ?

Sur Wikipédia d’abord. En lisant des bouquins. Et puis aussi en regardant des réseaux sociaux parce que parfois, en allant sur Instagram et en tapant un nom de ville, on se retrouve à découvrir des photos, des vidéos, des tranches de vie de cette ville et c’est ce mélange des deux qui permet de rendre au plus justement un endroit que l’on ne connaît pas.

-Et tous ces pays que vos trois personnages, Antoine, Anne et Laurent, traversent, vous les avez traversés vous aussi ? Ou aimeriez ?

Je ne les ai pas tous traversés mais j’ai mis un point d’honneur à tenter d’être aussi réaliste et aussi juste pour des pays que je ne connaissais pas du tout que pour les pays que je connaissais bien et je vous dirai pas lesquels.

J’aimerai beaucoup faire un grand voyage et refaire tout le trajet d’Antoine, Anna et Laurent. J’ai un peu un fantasme secret que des gens qui vraiment se prennent de passion pour ce roman, décident de faire leur voyage. Je trouverais cela absolument incroyable.

-Antoine, ou Anna, ou Laurent, ressemblent à vos amis ?

Je vais vous faire une confidence: Antoine, Anna et Laurent me ressemblent à moi . Je pense que chacun est un peu une facette de ma personnalité.

-Votre roman est très cinématographique.  Une adaptation cinématographique est prévue ?

Je pense que ça serait une bonne série, comme je vous disais précédemment, mais pour l’instant, on va déjà sortir le livre.

-Il vous a fallu combien de temps pour écrire ce roman ? Depuis l’idée qui a germé dans votre tête au point final ?

Il m’a fallu dix ans depuis l’idée originale qui a germé. J’avais écrit une trentaine de pages que j’ai fini par faire lire à un éditeur, et puis à partir du moment où l’éditeur m’a dit: « ok écris le roman et on le publiera », ça m’a pris environ trois ans. Puisque c’est  quand même 640 pages!

-« Loin » est vraiment votre premier roman ou il existe d’autres premiers romans cachés chez vous ?

Il existe d’autres premiers romans cachés chez moi que je n’avais pas la prétention de vouloir faire publier parce que ce sont des oeuvres de jeunesse. Mais j’en ai écrit deux ou trois et j’ai écrit aussi une dizaine de scénario, des pièces, plein de choses qui ne verront jamais le jour et c’est tant mieux!

-Quand vous écrivez, avez-vous déjà un plan bien structuré ou est-ce que vous voyez au fur et à mesure de la rédaction?

Pour « Loin », j’avais vraiment un plan bien structuré étant donné l’ampleur, les rebondissements, le côté historique, les dates et la géographie, que j’ai suivi avec attention, avec discipline.

-Quel seul conseil donneriez-vous à un futur écrivain?

Écrire, c’est mon seul conseil.

-Comment voyez-vous vos lecteurs? Quels rapports entretenez-vous avec eux ?

Je n’en ai pas encore puisque c’est mon premier roman mais j’espère qu’on va avoir de très bons rapports et surtout j’espère que je vais avoir des lecteurs.

-Comme lecteur, vous avez des préférences de genres littéraires ?

J’aime un peu tout. J’aime la bd. J’aime le roman d’aventures. J’aime le polar. J’aime le roman historique. J’aime le roman d’amour. J’aime un petit peu tout si c’est bien fait.

-Pourquoi lisez-vous?

Je pense parce que je suis curieux.

-Un conseil lecture pour la rentrée ?

Je n’en ai pas car je n’ai pas vraiment suivi cette rentrée. Je vais être honnête: je vais laisser les lecteurs faire leur propre tambouille!

-Un dernier mot?

Fin.

Interview d’Erwan Larher.

« Interview d’Erwan Larher »

 

Tout d’abord, merci infiniment Erwan d’avoir accepté de répondre à mes
questions!
Je n’ai pas eu le choix, mon éditeur m’a obligé.

-Mais qui est Erwan en fait?

Un mec normal, basique (j’aime bien l’expression anglo-saxonne « average guy »), qui connaît ses (trop nombreuses) limites et se prend quand même pour un romancier.

-Pourquoi écris-tu?

Parce que je ne sais pas jouer de la guitare ni chanter.

-« Pourquoi les hommes fuient ? » est, enfin, ton dernier roman ! As-tu trouvé la
réponse à cette question ? »

« Enfin mon dernier roman ? » Vous aviez hâte que ça se termine, hâte que j’arrête
d’écrire ? Désolé de vous décevoir, mais il y en aura d’autres ! 😉 D’autres dans lesquels je continuerai j’espère à poser des questions auxquelles je n’ai aucune réponse à apporter. Mais à titre personnel, je sais pourquoi il m’est arrivé parfois de (me) fuir…

-Est-ce que je peux te dire que tu envoies du lourd avec ce roman ?

Réponse de l’Écrivain: Il fait aux alentours de 500 grammes je dirais. Autogenèse, mon second roman, était plus lourd. Et peut-être qu’Entre toutes les femmes aussi.
Réponse de Jane : Wesh !

-J’ai lu ton roman d’une traite. J’ai eu du mal à écrire ma chronique car les mots
me manquaient tellement j’ai aimé. Cela te fait quoi quand tes lecteurs te disent ça
de tes romans ?

Des choses dans le bas-ventre que la décence m’interdit de décrire. Et à mon âge, c’est précieux – merci, donc…

-La musique, l’abandon, la recherche, la drogue, la violence, tout cela est évoqué
dans ton roman. Où as-tu puisé ces thèmes, tes réflexions ?

Je n’écris pas à partir de thèmes ou de réflexions, mais à partir de bribes de voix et de fragments d’intrigues. Qui évoluent, se brisent, se solidifient, mutent. Engendrent une dynamique. Un rythme. Tissent des couches narratives. Alors bien sûr je réfléchis à ce que je fais, je questionne ma pratique, mais c’est le faire qui est originel, le geste, pas la pensée.

-Quelle est la part de toi, de ta vie dans ce roman ?

Je suis chacun de mes romans ; je suis dans chacun de mes romans. Entièrement. Sans doute ce que voulait dire Flaubert en affirmant : « Madame Bovary, c’est moi. »

-Comment as-tu imaginé Jane et sa vie ?

J’ai essayé d’être juste, comme on le dit d’un musicien.

-Comment te sens-tu, là maintenant alors que ton roman sort ?

Franchement ? Un peu blasé. Une dizaine de romans français (sept stars, le biopic-
tellement-puissant, le premier-roman-à-ne-pas-manquer et l’auteur-qui-a-une-trop-
belle (incroyable/triste)-histoire) vont faire l’objet de toutes les attentions médiatiques – parfois, leurs qualités littéraires le justifient. Pour les trois cents autres, dont le mien, il va falloir essayer de surnager pour n’être point trop vite oublié. Même si je sais la vanité de l’agitation qui entoure chaque rentrée littéraire, et que je n’ai nulle envie de participer à la course aux médailles, je suis humain. Un petit pincement d’amertume, un léger sentiment d’injustice peuvent me saisir en découvrant la liste des élus. Heureusement, je ne suis pas d’un naturel jaloux ou envieux, et je me console en me répétant que j’écris pour la postérité. Et puis ce sentiment un peu mélancolique s’estompera assez vite au fil des rencontres en librairies et en salons.

-Quand tu écris, as-tu déjà un plan bien défini ou est-ce que tu vois au fur et à
mesure de la rédaction?

Les deux. J’ai un plan, que l’écriture chamboule, alors j’en fais un autre, et ainsi de suite. Du coup, je n’arrive jamais là où je croyais arriver.

-Comment vois-tu tes lecteurs? Quels rapports entretiens-tu avec eux?

Je les vois trop peu nombreux, il m’en faudrait au moins dix fois plus pour terminer les travaux au Logis du Musicien ! Je crois qu’il y a un rapport de confiance et de respect entre nous. Ils savent que jamais je ne bâclerai le travail, qu’ils peuvent compter sur mon exigence. Peut-être qu’ils n’aimeront pas ce roman, ou le prochain, mais ils ne pourront pas dire que je me suis moqué d’eux. De mon côté, je sais que je peux compter sur de la fidélité et de la franchise. Je crois que nos rapports sont sains.

-Comme lecteur, tu as des préférences de genres littéraires?

Non. Je veux être surpris par une langue, une écriture, une structure narrative, et cela peut advenir dans tous les genres. Je recherche de la littérature. Écrire une histoire ne suffit pas à faire littérature ; pousser la recherche formelle dans ses retranchements ne suffit pas à faire littérature. C’est un subtil équilibre. Je peux quand même dire que mes goûts me portent moins vers l’autofiction et les romans intimistes.

-Un conseil lecture pour la rentrée?

Ah oui alors ! Il faut lire Je l’aime, de Loulou Robert. C’est fort, violent, âpre, puissant et tellement juste ! Je suis en train de terminer, dans un tout autre registre, Un homme qui brûle, d’Alban Lefranc, que je vous conseille vivement – très drôle, dérangeant et virtuose. Et puis quelques amis qui ont du talent, dont je n’ai pas encore lu le dernier mais ça ne saurait tarder : Sylvain Pattieu, Vincent Message, Sylvain Prudhomme.

-Un dernier mot? (En tout cas, moi j’en ai un : on se voit comme d’habitude au Clos
Vougeot !!)

Lisez !

 

Crédit photo: Dorothy-Shoes.

Interview de Carène Ponte.

« Interview de Carène Ponte »

Tout d’abord, merci infiniment Carène d’avoir accepté de répondre à mes questions!

 

-Mais qui est Carène en fait?

Une femme de 39 ans, en couple avec deux enfants et un chien. 🙂

-Pourquoi écris-tu?

Parce que j’en rêvais, parce que ça me nourrit, ça me fait vibrer et au final ça me rend heureuse.

-Quand tu parles de ton roman, « D’ici là, porte-toi bien », que dis-tu?

Qu’il s’agit d’un roman choral dans lequel 6 femmes, qui ne se connaissent pas et sont très différentes, vont se retrouver sur un même lieu de vacances et au hasard des rencontres vont s’apporter du soutien.

-Tes personnages dans ce roman sont tous attachants avec leurs soucis. Où as-tu trouvé l’inspiration pour les « créer »? Dans ton entourage?

Jessie est inspirée d’une amie. Pour les autres, je les ai complètement imaginées en fonction des thématiques que j’avais envie d’écrire.

-Comment t’es venue l’idée d’une résidence de vacances de luxe, L’Avenue du Parc Resort and Spa, comme lieu de ton roman?

Parce que j’aime cette idée de rencontres sur un laps de temps déterminé. On peut d’autant plus facilement se confier à des personnes que l’on ne connait pas et que probablement on ne reverra pas. Quoi de mieux pour ça qu’un lieu de vacances? S’il peut être un peu chic c’est encore mieux 🙂

-Tu parles de sujets graves comme la stérilité, la maladie, l’adultère. Ce sont des sujets pour lesquels tu es particulièrement sensible?

Ce sont des sujets qui me paraissent actuels et susceptibles surtout de parler à tout le monde.

-Tu colles à l’actualité avec l’histoire de Mia et de son patron. Une référence à #MeToo?

 Oui ici clairement il y a un lien. Disons que j’ai moi aussi croisé une personne ressemblant fort à Paul Lunel.

-Il t’a fallu combien de temps pour écrire ce roman? Depuis l’idée qui a germé dans ta tête au point final?

Entre l’idée et le point final du 1er jet (celui que j’envoie à mon éditeur) il y a eu 7 mois. Puis ensuite on compte deux mois environ de travail éditorial et de corrections en binôme.

-Quand tu écris, as-tu déjà un plan bien défini ou est-ce que tu vois au fur et à mesure de la rédaction?

J’ai une trame, une ligne directrice, une issue, mais les choses peuvent varier en cours de route en fonction des personnages et de leur fâcheuse tendance à n’en faire qu’à leur tête.

-Un conseil pour un futur auteur?

Écrire, écrire et écrire. Ne pas se poser 1600000 questions, se lancer et mettre en mots l’histoire qu’on a en tête.

-Comment vois-tu tes lecteurs? Quels rapports entretiens-tu avec eux?

Je les vois comme des êtres très très précieux alors je les chéris. J’entretiens des rapports amicaux, assez proches que ce soit en salons ou sur les réseaux sociaux

-Comme lectrice, tu as des préférences de genres littéraires?

Je lis de tout, sauf les livres qui font peur et ceux de science fiction. Ce qui veut dire que j’alterne entre feel good, chick-lit, thriller, jeunesse, littérature blanche…

-Un conseil lecture pour la rentrée?

Le dernier roman de Marie Vareille «  La vie rêvée des chaussettes orphelines », un énorme coup de cœur pour moi. Ou un thriller de Valentin Musso dont je viens de découvrir la plume avec beaucoup d’enthousiasme.

-Un dernier mot?

Merci 🙂

Interview d’Isabelle Lagarrigue.

« Interview d’Isabelle Lagarrigue »

 

 

Merci Isabelle d’avoir accepté de répondre à mes questions!

Merci Sybil pour cette interview. J’ai répondu à tes questions comme si tu étais assise en face de moi !

 

-Mais qui est Isabelle en fait?

 Je m’appelle Isabelle, j’ai eu trente ans et trois enfants il y a déjà quelques années 😉 Après mon diplôme de Neoma Rouen et un passage à l’université au Mexique, j’ai travaillé dans l’univers de la communication dans de grandes entreprises françaises puis dans l’écosystème des startups.

J’ai écrit mon premier poème à sept ans sous mon casque sèche–cheveux (il était question de renards et de vin blanc…), puis j’ai tenu (très) longtemps un journal intime. A l’adolescence, le facteur était la personne la plus importante de ma vie, puisque grâce à lui j’entretenais des relations épistolaires amicales, platoniques ou enflammées « dépêche–toi, petit facteur car l’amour n’attend pas ».

Mes premières chroniques à l’adolescence (que je n’ai jamais partagées, Instagram n’existait pas) étaient rédigées sous forme de fiches avec deux rubriques phares : « comment j’aurais préféré que ce livre se termine » et « le personnage que je n’aimerais pas être dans la vraie vie ».

J’ai assouvi pendant des années ma passion pour l’écriture le jour à travers la communication et ma passion pour la lecture la nuit.

En mars 2019, j’ai décidé de me consacrer pleinement à l’écriture.

-Pourquoi écris-tu ? 

Depuis que j’ai auto publié mon roman, je me dis qu’il faut absolument que je trouve une réponse à cette question qui revient très souvent mais en fait j’écris car j’aime écrire et que je me sens à ma place quand j’écris…

Si je dois parfaire cette réponse, je dirais que j’aime par-dessus tout créer des personnages, rentrer dans leur peau, comprendre leurs mécanismes, ressentir leurs émotions et les retranscrire…

-Tu as décidé de te consacrer pleinement à l’écriture. Où en es-tu à ce jour ?

J’ai effectivement décidé de me consacrer pleinement à l’écriture depuis mars 2019.

J’ai publié ce premier roman en juin 2019. Je suis actuellement dans l’écriture du numéro deux que je prévois de sortir au printemps 2020. Et j’ai déjà l’idée du numéro 3 pour le printemps 2021.

Et ensuite je ferai un bilan ;(

-Pourquoi le choix de l’auto-édition pour ton roman « C’était un accident » ?

Parce que l’opportunité de le publier avec une maison d’édition ne s’est pas (encore) présentée et j’avais envie qu’il sorte de mon tiroir pour partager cette histoire avec des lecteurs et avoir leurs ressentis.

L’auto édition est une belle aventure qui m’a permis de faire des rencontres incroyables avec d’autres auteurs et être responsable de A à Z de son livre est finalement très excitant. J’ai choisi Librinova parce que je voulais proposer mon roman en numérique et en papier sur l’ensemble des sites et pour leur plateforme éditeurs.

-Parle-moi de ton roman en quelques mots.

 Sais-tu que je me suis aperçue que les lecteurs en parlaient finalement beaucoup mieux que moi 😉 ?

C’est un « roman de vie », une tranche de vie d’une adolescente de quatorze ans dont la vie va basculer suite à un accident. En tentant de comprendre les circonstances de l’accident, elle partira aussi à la rencontre d’elle-même.

-Pourquoi avoir pris comme thème du deuil au moment de l’adolescence ?

Connais-tu cette phrase « Tout ce qui nous ne tue pas nous rend plus fort » ?

Je n’ai jamais compris ni aimé cette phrase que je ne trouve d’ailleurs pas vraie. En ce qui me concerne, je dirais « Tout ce qui ne nous tue pas nous rend différent, peut nous inspirer et nous donner un point de départ pour écrire ».

-Sans en dire trop, comment t’est venue l’idée de Spring ? (Dans ma chronique je ne dis pas qui est Spring, ni sa fonction)

La réponse à cette question va être difficile sans spoiler l’identité de Spring 😉 Disons que dans mon ancien métier, (directrice du startup studio #LaPiscine), j’ai côtoyé l’univers de Spring que je trouve fascinant. Pour finaliser sa « construction », j’ai eu des échanges avec des personnes qui pourraient l’imaginer. Spring remplit une fonction dans ce roman. Il est le fil qui relie Prune à l’être disparu. Il permet de mettre en évidence l’amour inconditionnel. Il ancre aussi l’histoire dans une époque contemporaine. (J’aurais aimé t’en dire plus…)

-J’ai vraiment eu la sensation de lire le journal intime de Prune. C’est l’effet voulu ?

Oui, je voulais, à travers ce choix d’écriture, embarquer la lectrice (ou le lecteur) au plus près du personnage, qu’il rentre dans la peau de Prune et qu’il vive l’histoire comme elle la vit elle.

-Il t’a fallu combien de temps pour écrire ce roman? Depuis l’idée qui a germé dans ta tête au point final?

Quelques années avec des pauses, le temps de combiner l’écriture, un travail et trois enfants. Je dirais un an pour l’écriture et deux ans pour la ré-écriture.

-Quand tu écris, as-tu déjà un plan bien défini ou est-ce que tu vois au fur et à mesure de la rédaction?

J’ai d’abord des carnets avec des idées, en vrac, des réflexions sur la vie, des anecdotes et des profils de personnalité. Je fais ensuite un plan précis sur une feuille avant de commencer l’écriture sur ordinateur. Et lorsque j’écris, je suis mon intuition et j’apporte de nombreuses modifications. Pour moi, la créativité s’épanouit dans un cadre.

-Comment vois-tu tes lecteurs? Quels rapports entretiens-tu avec eux?

Je suis touchée (et aussi surprise) par l’accueil que les lecteurs (et les blogueurs) ont réservé à mon livre d’autant qu’il est auto édité…

J’avoue que certains messages me font briller les yeux. Je ne pensais pas que les échanges seraient aussi forts et intenses ni que les lecteurs prendraient autant de temps pour écrire leurs ressentis et leurs encouragements. C’est un vrai moteur. J’ai hâte de les rencontrer lors des séances de dédicaces. J’avoue parfois ne pas réussir à trouver les mots pour les remercier. Je me dis que la plus belle manière de les remercier serait de progresser dans l’écriture et d’écrire un prochain livre à la hauteur de leurs attentes… MERCI.

-Comme lectrice, tu as des préférences de genres littéraires?

Je suis assez éclectique.

J’attends d’un roman qu’il m’embarque loin de la réalité et si en plus j’apprends quelque chose, c’est la cerise sur le gâteau. Je suis plus intriguée par des tranches de vie et des personnalités que par des rebondissements, mises en scène ou descriptions…

Par contre, je ne peux pas lire les romans qui font peur et m’empêcheront de dormir ni ceux qui sont trop difficiles émotionnellement. Je n’ai par exemple jamais pu finir « une chanson douce » de Leila Slimani (je sais 🤷‍♀️).

-Un conseil lecture pour l’été?

C’est tellement difficile de me restreindre à un !

Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin

Sous le soleil de mes cheveux blonds d’Agathe Ruga

Raisons obscures d’Amélie Antoine

Traverser les orages de Lucile Caron Boyer

La vie rêvée des chaussettes orphelines de Marie Vareille

(Les autrices françaises ont du talent !)

-Un dernier mot?

Ahah

Rire parce que je crois que c’est une des clés pour affronter la vie. D’ailleurs, j’espère que mon roman est aussi drôle qu’émouvant ou l’inverse.

J’aime cette phrase « Le rire, comme les essuie glaces, permet d’avancer même s’il n’arrête pas la pluie ». Elle est de Gérard Jugnot (oui j’ai osé). Je l’ai choisie car elle aurait pu être de Mathilda…

Et aussi MERCI parce que sans toi Sybil pour parler des livres (et des auteurs) et sans vous pour les lire, je ne serais pas là aujourd’hui.

Interview de Jean-Gabriel Causse.

« Interview de Jean-Gabriel Causse »

Tout d’abord, merci infiniment Jean-Gabriel d’avoir accepté de répondre à mes questions!

Avec grand plaisir !

 

 

-Mais qui est Jean-Gabriel en fait ?

Je suis un aveyronnais exilé à Paris depuis 30 ans et père de deux formidables enfants.

 

-Pourquoi écrivez-vous?

J’ai toujours écrit, cela fait partie de mon équilibre.

 

-Comment parlez-vous de votre dernier roman « L’Algorithme du cœur« ?

En réalisant que les humains sont en train de détruire notre planète, Internet se découvre un instinct de survie. Et si les humains disparaissent, il mourra lui aussi. 

Internet a une conscience encore balbutiante. Heureusement, il va croiser sur son chemin Justine, une hacker qui va faire son éducation pour qu’il devienne « quelqu’un de bien » …

 

 -Qu’est-ce qui vous a donné l’envie, le besoin d’écrire sur l’intelligence artificielle?

Ce sont tous les films de science -fiction comme Terminator où les machines vont nous déclarer la guerre et nous anéantir. Je n’aime pas cette vision. J’ose espérer que le monde qui nous attend ne sera pas aussi noir. Ces IA seront tellement intelligentes qu’elles ne chercheront peut-être pas forcément le pouvoir qui est une perversion humaine. Elles seront les plus grands scientifiques de tous les temps et peuvent nous aider à régler les problèmes d’écologie, de transport, d’alimentation, de santé, etc.

 

 -Comment avez-vous appréhendez cette histoire? Avez-vous fait des recherches? Vous êtes vous appuyé sur des faits?

Je me suis énormément documenté sur l’IA. Vous n’imaginez pas à quel point ses avancées sont spectaculaires. Tout le monde s’accorde aujourd’hui à penser que la conscience de la machine va arriver. La question c’est quand ? 

Tous les faits avancés dans ce roman sont des réalités (si ce n’est bien sûr la conscience d’Internet). J’ai veillé à vulgariser ces données pour que ce roman reste très accessible.

 

 -Avez-vous peur de cette intelligence? Ou de la façon dont l’homme s’en sert?

Bien sûr que l’IA est un danger. Stephen Hawking a dit : « L’IA est la pire ou la meilleure chose qui soit jamais arrivée à l’humanité. A nous de faire en sorte que ce soit la meilleure. »

 

 -Vous êtes optimiste dans ce roman. Dans la vie aussi?

Je le crois. Et sans tomber dans la naïveté, je préfère être optimiste et me tromper que pessimiste et avoir raison.

 

 -Il vous a fallu combien de temps pour écrire ce roman?Depuis l’idée qui a germé dans votre tête au point final?

A peu près un an. J’ai cherché la meilleure façon d’appréhender l’intelligence Artificielle Forte tout en écrivant un roman accessible à tout le monde. Mon déclic a été de lire un essai sur l’intelligence collective des fourmis. Je me suis dit : Et si Internet (dont le cerveau est la somme de nos 10 milliards d’objets connectés) prenait un jour conscience de lui-même ? En avançant dans mes recherches, je me suis rendu compte que ce scénario était crédible…

 

 -Quand vous écrivez, avez-vous déjà un plan bien structuré ou est-ce que vous voyez au fur et à mesure de la rédaction?

Je réécris cent fois un synopsis de deux ou trois pages qui me permet de définir mes personnages et les rebondissements. Ce n’est que quand le plan me semble équilibré que je commence l’écriture.

 

 -Comment voyez-vous vos lecteurs? Quels rapports entretenez-vous avec eux?

Je considère chaque lecteur comme un proche, étant donné qu’il me fait l’honneur de consacrer un peu de temps à la lecture de mes romans. Dans celui-là, comme dans le précédent, (les crayons de couleur), je donne mon adresse mail en fin d’ouvrage. Il est important pour moi d’avoir son retour et d’échanger avec lui. 

 

 -Comme lecteur, vous avez des préférences de genres littéraires?

J’aime absolument tous les styles littéraires, sans distinction, dès lors que l’histoire « me transporte » ou m’instruit. 

 

-Un conseil lecture pour l’été ?

Je viens de relire « La formule de Dieu » de Dos Santos, un roman extraordinaire qui fait réfléchir, que je conseille à tout le monde.

 

-Un dernier mot?

Je le laisse à Woody Allen : L’avenir m’intéresse, car je compte bien y passer les prochaines années.

 

Interview de Marianne Levy.

« Interview de Marianne Levy »

Tout d’abord, merci infiniment, Marianne d’avoir accepté de répondre à mes questions!

Merci Sybil pour la chouette invitation !

 

 

-Mais qui est Marianne en fait?

 

Une fille qui a une double vie. Je suis critique de séries. Jai voulu devenir journaliste lorsque jai compris que mon téléphone serait l’équivalent dune baguette magique et me permettrait de joindre nimporte qui. Jadore mon métier car il moffre la possibilité de rencontrer des créateurs dont le travail me fait rire, minterroge, me bouleverse Cest passionnant de suivre une série de sa naissance, lintention du scénariste, jusquau tournage puis la découvrir lors de sa projection. Jai appris à raconter des histoires en analysant leur travail. Je leur dois énormément. Cest grâce à eux que je suis devenue romancière. L’écriture constitue la seconde moitié de ma vie. Les deux se répondent. La fiction maide à comprendre la réalité et les petites choses de la réalité sont la matière de mes histoires.

 

-Pourquoi écris-tu?

 

L’écriture est pour moi un moyen de rencontrer les autres. Au sens figuré, dabord. Jaime avant tout et plus que tout les romans à personnages. Jaime avant tout et plus que tout me mettre à leur place. Cest une forme de rencontre extrêmement grisante. Une expérience addictive. La meilleure des façons de me poser une question et de chercher des réponses plus grandes que moi Au sens propre, également. Jai la chance davoir croisé le chemin dauteurs dont jadmire le travail. Certains sont devenus des amis. Jappartiens aussi à un collectif la Team RomCom qui défend la comédie romantique. Nous avons signé ensemble une tribune intitulée « Je pense donc je ris » dans le Huffington Post. Nous y avons affirmé qu’écrire sur lintime avec légèreté est une affaire de première importance. Cest une partie de ma vie dauteure qui compte beaucoup pour moi car Isabelle Alexis, Tonie Behar, Adèle Bréau, Sophie Henrionnet et Marie Vareille sont très talentueuses et japprends beaucoup grâce à elles. Et puis, il y a la  magie de la rencontre avec les lecteurs. Cest le meilleur moment. 

 

-Cendrillon est le conte d’enfance des petites filles? Pourquoi être partie de ce conte pour ton roman « Chaussures à son pied »?

 

Cest réellement une excellente question. Elle contient la réponse ! Je suis partie de ce conte car en discutant avec mon éditrice Florence Lottin, chez Pygmalion, Cendrillon mest spontanément venue à lesprit. Je me suis demandé pourquoi. Cest évidemment parce que ce personnage a imprimé limaginaire féminin. Elle est devenue le symbole de la rencontre idéale. Dans « Chaussures à son pied », jai eu envie de comprendre ce que le prince charmant avait fait aux hommes. Cest la raison pour laquelle jai choisi de raconter lhistoire du point de vue dun trentenaire qui se débat avec cet idéal.

 

-Le prince charmant, le coup de foudre, tu y crois?

 

Croire est une décision. Disons que je crois aux rencontres. Je crois quil faut laisser de la place à l’évidence. Aux gens qui sont faits pour compter. Je crois quil faut accepter de prendre le risque de se tromper. Dans les relations amoureuses, comme amicales dailleurs, cest cette forme de courage qui rend la vie si belle. Cest tout le chemin que fait mon héros, Samuel.

 

-Ton roman a une construction bien à lui. Comment as-tu eu cette idée de construction?

 

Le créateur de la série « The Affair », Hagai Levi, ma dit un jour que le plus important pour lui était de trouver la forme de son histoire, son concept. Une fois leuphorie initiale passée, cela a été très impressionnant pour moi de mattaquer à Cendrillon. Sa notoriété est à peu près équivalente à celle de Jésus ou de Beyoncé… Je me suis rappelé cette phrase. Puis jai décidé que le plus important pour moi était de souligner le rôle capital des histoires que lon se raconte. De travailler autour de la subjectivité. Du choix. Quatre amis dans une pièce ne vivront jamais la même soirée. Ils ne retiendront pas la même chose. Et ils nauront sûrement pas envie de tout en dire. Il y a donc un roman dans le roman puisque Samuel écrit une histoire pour tenter de reconquérir une femme quil a perdue. Il tente de réenchanter sa vie. Cette forme est aussi mon clin d’œil à la fonction du conte.

 

-Dans ton roman, ton personnage principal, Samuel, écrit pour la télévision une série? Tu t’es inspirée de ta vie professionnelle?

 

Je suis critique depuis presque quinze ans. Je commence à bien connaître les coulisses de la création audiovisuelle. Lorsque lon est en reportage, on note beaucoup de détails, on discute énormément Tout cela nourrit des articles mais imprime aussi linconscient. Il est vrai que,  jusqu’à présent, tous mes romans ont eu les coulisses de la télé pour décor. Mais mon intention na jamais été le réalisme. Sinon je me lancerai dans le documentaire. Jadore la fantaisie que permet la fiction. La seule chose qui mintéresse, cest la vérité des émotions. Inspirée nest donc pas le mot. Imprégnée, plutôt. 

 

-Pourquoi avoir choisi Londres comme ville pour ton roman? Paris n’est pas la ville romantique par excellence?

 

Pour plusieurs raisons. Dabord, javais envie que mon héros soit le sosie de Hugh Grant, la figure du prince charmant moderne depuis « Coup de foudre à Notting Hill ». Je trouvais drôle lidée quun trentenaire français vive avec cela à Londres. Ensuite, jai une passion pour le spectacle vivant. Le quartier du West End à Londres est une caverne dAli Baba pour les amateurs de théâtre et de comédies musicales. L’équivalent de Broadway à New York. Samuel est aspirant dramaturge, Londres était la ville idéale.

 

-Et toi, tu es plus Converse ou escarpins?

 

Pour faire la belle, je pourrais répondre escarpins. Mais, en vérité, les Converse gagnent le match neuf fois sur dix. Jaime beaucoup trop danser pour préférer les talons !

 

-Il t’a fallu combien de temps pour écrire ce roman? Depuis l’idée qui a germé dans ta tête au point final?

 

Jai écrit « Chaussures à son pied » en un an. 

 

-Quand tu écris, as-tu déjà un plan bien définit ou est-ce que tu vois au fur et à mesure de la rédaction?

 

Je commence toujours mes romans par une longue période de réflexion sur la question centrale que je vais poser. Cela donne naissance à un scénario. À partir de là, jentre en écriture comme je partirai en reportage. Les personnages, les scènes, les décors, les costumes, tout existe déjà dans mon carnet de notes et mon cerveau.

 

-Comment vois-tu tes lecteurs? Quels rapports entretiens-tu avec eux? 

 

Je leur dois tout, littéralement. Je viens de lauto-édition. Sans la conviction des blogueuses qui ont accepté de lire et défendre mes deux premiers romans, sans les lecteurs qui leur ont  donné une chance, je ne serai pas devenue auteure. L’écriture est dabord pour moi un moyen de rencontrer lautre. Alors je ne vois aucune raison que cela sarrête après le mot Fin. Les dédicaces, les salons du livre ou les conversations sur les réseaux sociaux avec les lecteurs sont de vrais moments de bonheur pour moi.

 

-Comme lectrice, tu as des préférences de genres littéraires?

 

Je nai pas de préférence en matière de genres littéraires. Comme lectrice, seules deux choses comptent particulièrement pour moi. Dabord, les personnages. Beaucoup plus que lintrigue, dailleurs. Jai besoin davoir le sentiment d’être assise à leurs côtés. Ensuite, lengagement de lauteur. Jaime entendre son cœur battre. Jaime le voir jouer avec ses mots à lui. Son rythme. Jaime quand je sens que le livre que je lis ne peut être que le sien. Cest le cas avec le travail de Laurence Peyrin ou de Nicolas Robin, par exemple.

 

-Un conseil lecture pour lété?

 

Un roman américain écrit par un auteur français. « Sans compter la neige » de Brice Homs. Son héros Russell Fontenot est en chemin vers la maternité où il va devenir père. Ralenti par la météo, il se débat avec le doute et le passé. Le texte questionne la filiation mais raconte aussi toutes les manières d’être un homme. Cest-à-dire un fils, un frère, un ami, un amour. Son écriture est généreuse, vivante et belle. Cest mon dernier coup de cœur. 

 

-Un dernier mot? 

 

Cheesecake ?

 

À quand une part de carrot cake?

 

Cest une question dangereuse car je suis toujours partante aussi pour ce genre de proposition !