Un battement d’elle.

« Un battement d’elle »

de Gaston Marie

Un roman dont je repoussais ma lecture, « Un battement d’elle » de Gaston Marie en auto-édition Librinova.

Sylvie la cinquantaine tombe malade: cancer des poumons, avancé, trop avancé. Évidemment, c’est trop tôt, Sylvie ne va pas mourir. Elle a encore beaucoup de choses à vivre. C’est l’incompréhension, le déni, la colère. Sylvie va se trouver au bord de sa fin, de sa propre fin et cela va la mener dans le corps d’un Autre.

« Si je pouvais vivre à nouveau ma vie, je choisirais des directions différentes. J’imagine le nombre de décisions qui auraient pu être autres, engendrant à nouveau des choix, et ces choix engendrant d’autres choix. Et encore d’autres chemins, d’autres voies, d’autres choix. Tant de possibilités. Innombrables. »

Alors oui, je redoutais ma lecture du roman de Gaston. Je ne voulais pas revivre la maladie et la mort. Oui j’ai tremblé en commençant ma lecture. Oui je n’ai pas respiré pendant les premiers chapitres. Oui j’ai revécu les derniers moments de papa à travers ceux de Sylvie, le personnage de Gaston, Sylvie atteinte d’un cancer du poumon, Sylvie qui se meurt. Oui cela a été difficile, je ne vais pas mentir. Oui je ne savais pas si j’allais continuer ma lecture. Car ce n’était pas Sylvie que je lisais, c’était papa. Ce n’était pas Nicolas, le mari de Sylvie, que je voyais au chevet de Sylvie, mais moi au chevet de papa. Ce n’était pas l’appel donné en pleine nuit à Nicolas que j’écoutais, c’était celui que j’ai reçu. Et puis, il s’est passé le truc dans le livre, le changement, le bouleversement, l’Autre et là, je lisais Sylvie. Car « Un battement d’elle » n’est pas sur la mort, sur le cancer. Non ce roman est une réflexion sur nous, notre vie, nos actions, nos rêves. Oui nos rêves et lire « Un battement d’elle » c’est entrer dans un rêve, un rêve que je ne soupçonnais pas possible.

Ce rêve est de voir Sylvie « renaître » avec la naissance de Clément, l’Autre. Sylvie reste la femme de cinquante ans avec son vécu, ses connaissances mais elle accompagne Clément dans sa vie. Elle va le faire rêver pour l’orienter, pour qu’il devienne un homme et un homme bon. Elle va vivre avec lui toutes les expériences qu’un garçon vit et j’avoue que cela est drôle à certains moments. Sylvie va apporter à Clément sa sagesse, sa bienveillance. Et surtout Sylvie va se rappeler sa vie, ses rencontres et se rendre compte que sa vie fut belle. Dans « Un battement d’elle », nous assistons à l’éclosion d’un homme, un homme qui va être là pour les autres. Même si Sylvie se trouve « prisonnière » de Clément, elle va faire son possible pour qu’il devienne quelqu’un de bien. Chacun de nos gestes, chacune de nos pensées ont un but et c’est à nous de leur donner la bonne direction. C’est à nous de voir le bon dans ce qui nous entoure. C’est à nous de découvrir le reste. Et nous le savons: tout dans notre vie a un réel but même si nous mettons, quelque fois, beaucoup de temps à le reconnaître, même si nous mettons une vie à s’en rendre compte. Alors apprécions ce que nous avons, chérissons nos êtres aimés et aimons nous nous-même!

« Un battement d’elle » de Gaston Marie chez Librinova, 10 février 2020.

Lettres de Washington Square.

« Lettres de Washington Square »

de Anne Icart

Un très beau roman de Anne Icart, « Lettres de Washington Square », chez les éditions Robert Laffont .

1989, Zélie vient de perdre sa grand-tante paternelle. En rangeant ses affaires, Zélie tombe sur des lettres adressées à son père Michel. Beaucoup de lettres venant de New-York. Elles sont écrites par Baptiste, le père de Michel parti vivre aux États-Unis et qui n’est jamais revenu en Ariège. Zélie va lire les lettres et découvrir l’histoire familiale, son histoire familiale.

« C’est la statue de la liberté, Michel. Si tu savais comme elle est belle! Et des millions de fois plus grande que celle-ci. La liberté, mon fils, la liberté. Celle de partir ou de rester. Celle de bâtir ou de détruire. Celle de s’envoler ou de s’enterrer. Celle d’aimer ou de haïr… »

« Lettres de Washington Square » m’a fait voyager, voyager en Ariège, à New-York, à Paris. Voyager à travers les années, des années 1920 aux années 90. J’ai lu avec plaisir et envie cette histoire familiale à travers le regard de Zélie qui la découvre aussi cette histoire. À travers Michel, le papa de Zélie. Michel qui est devenu orphelin de mère à sa naissance et « abandonné » par Baptiste son papa. Michel qui a été élevé par sa grand-mère maternelle et sa tante, la soeur jumelle de sa mère. À travers les lettres de Baptiste adressées à son fils. Des lettres qui n’ont jamais reçu de réponse, des lettres emplies d’amour d’un père pour son fils. Des lettres qui racontent tout. Ce roman est une histoire familiale, une histoire d’amour d’un père pour son fils, d’un père pour sa fille et d’une fille pour son père. Ce roman, c’est la révélation de secrets, d’actions qui ont fait du mal, des non-dits, des promesses qui auraient dû ne pas être tenues. Ce roman, c’est l’histoire d’un homme qui a traversé l’Atlantique dans le seul but: offrir un avenir à son fils. Ce roman, c’est l’histoire de femmes qui ont eu le coeur brisé par la mort et qui ont pensé bien faire pour Michel. Ce roman, c’est l’amour d’une fille pour son père, une fille qui connait l’histoire et qui veut que cette histoire ait une belle fin.

Dans « Lettres de Washington Square », il y a de l’amour, beaucoup d’amour. De l’amour maladroit. De l’amour que rien ne peut ébranler. De l’amour exprimé. De l’amour dans les silences. J’ai été fascinée par Baptiste et ses lettres, ses lettres qu’il n’a cessé d’écrire alors qu’il n’a jamais reçu de réponse. J’ai été fascinée par sa détermination, par son incroyable aventure à New-York, de son travail acharné pour pouvoir offrir à son fils un bel avenir. J’ai été fascinée par son amour indéfectible pour Michel. Anne Icart nous raconte tout cela avec tendresse, sensibilité. Ses mots sont doux, sont justes. Je me suis laissée envoûtée par l’histoire, par les personnages, par New-York. Son roman est beau, sincèrement beau. C’est une jolie histoire que j’ai aimé.

« Lettres de Washington Square » de Anne Icart chez Robert Laffont, 6 février 2020.

Le craquant de la nougatine.

« Le craquant de la nougatine »

de Laure Manel

Toujours un plaisir de retrouver Laure Manel avec son dernier roman, « Le craquant de la nougatine » aux éditions Michel Lafon.

Romain est un papa solo de deux enfants, restaurateur, la quarantaine. Romain tombe sous le charme de Alba, une déesse selon ses termes. Il l’a vue dans le bus et il sait qu’elle est doublure voix. Il n’a plus qu’une obsession: la retrouver.

« Ce qui doit arriver arrive. Parfois, dans les ratés de la vie, les coups durs, on ne décode pas le message, on ne donne pas de sens. Et puis un jour, avec le recul, on parvient à voir un peu de lumière dans le noir, on sait pourquoi on devait traverser cette épreuve, on apprend, on grandit. Il y a toujours quelque chose à en retirer. Ce sont aussi les expériences, toutes nos expériences qui nous façonnent et finalement nous aident… au moins à y voir plus claire, en nous, en les autres, en l’existence. »

Dans « Le croquant de la nougatine », Laure nous fait rencontrer deux personnes, Romain et Alba. On fait déjà la connaissance de Romain, un quadra qui n’a plus d’étincelles dans le regard, qui a perdu une moitié de lui, qui ne croit plus en grand chose si ce n’est en ses enfants et sa cuisine qui le maintiennent hors de l’eau. Romain rencontre furtivement Alba mais une rencontre qu’il sait vitale pour lui. Il tombe d’amour pour cette si jolie rousse avec une voix si particulière. L’auteure nous fait littéralement rencontrer ses deux personnages en nous laissant entrer dans leurs pensées, leurs envies, leur désir, leurs craintes et peurs. Elle nous livre tout ce que nous devons savoir d’eux seul, d’eux à deux, d’eux avec les autres. On va apprendre à les connaître en même temps qu’ils apprennent à se connaître eux-mêmes. Cela les rend attachants: Alba avec son côté gaffeuse et son « je n’ai besoin de personne », et Romain avec sa sensibilité, ses questionnements à la seconde, son envie de vivre une belle histoire et le fait qu’il s’en empêche. Alba et Romain étaient décidément obligés de se rencontrer.

« Le craquant de la nougatine », c’est une histoire d’amour, une histoire familiale, une histoire d’amitié. C’est un personnage masculin qui n’a pas peur d’avouer ses sentiments, qui ne veut faire aucun mal, qui pense toujours à l’autre avant de penser à lui. C’est la découverte de deux univers: la cuisine et le métier de doublure voix. C’est des amis qui sont là toujours. Ce sont surtout des émotions que Laure Manel nous transmet grâce à sa plume, son envie de partager, de donner à son lecteur. Les chapitres courts donnent le bon rythme, le rythme de ses personnages, le rythme d’une histoire d’amour qui désire se construire sur le temps.

Laure Manel a une nouvelle fois fait mouche avec son dernier roman. « Le croquant de la nougatine » est un dessert qui se déguste sans modération.

« Le croquant de la nougatine » de Laure Manel chez Michel Lafon, 22 avril 2021.

Ce que nous confions au vent.

« Ce que nous confions au vent »

de Laura Imai Messina

Un beau roman: « Ce que nous confions au vent » de Laura Imai Messina chez les éditions Albin Michel.

Au Japon, sur le mont Kujira-yama, il existe une cabine téléphonique: le Téléphone du vent. Yui s’y rend pour pouvoir parler à sa fille et sa mère qui sont mortes lors du tsunami de 2011. Mais arrivée à la cabine, Yui n’arrive pas à parler au vent. Elle y rencontre Takeshi qui lui a perdu sa femme. Cela devient leur rituel de se rendre à cette cabine téléphonique, de rencontrer ceux qui viennent parler, échanger avec le gardien de la cabine.

« Takeshi se rappelait sa mère en constant dialogue avec son père, mort quand elle n’avait que quarante ans et lui soixante. Il se souvenait de la figure impassible de cet homme juste, écoutant patiemment les interminables tirades de sa femme. Elle vidait sur la table le sac plein à craquer de sa journée et lui triait le sable du quotidien, y cherchant le plus minuscule coquillage à admirer dans le but de la rendre heureuse. »

Quel magnifique roman. Quel hommage émouvant aux victimes du tsunami de 2011. Quel hommage à tous nos défunts. Ce roman est poétique, doux. Il est empli d’humanité, de soutien, d’accompagnement. Je trouve cela tellement beau de gravir un mont, de décrocher un téléphone et de parler à l’autre, de lui dire tout ce que nous avons envie: l’engueler parce qu’il est parti, pleurer son manque, lui dire qu’on l’aime, lui raconter ce que l’on devient, lui dire tout ce que nous avons jamais osé lui dire. Cette symbolique de se confier au vent, de lui confier nos paroles afin qu’il les apporte au défunt est touchant, émouvant. C’est garder un lien toujours avec l’autre.

Dans « Ce que nous confions aux autres », l’auteure nous raconte des vies, des drames, des espérances, des rencontres, des volontés, des résiliences. On prend encore plus conscience du drame vécu par ces gens lors du tsunami. On comprend leur détresse, leur souffrance. Avec Yui et Takeshi, on va assister à leur reconstruction, à la naissance de sentiments, à la vie qui reprend au final. Ce livre est un concentré de bienveillance, d’empathie, de soutien, d’amour. C’est beau. C’est tendre. C’est poétique. C’est émouvant. C’est doux. J’ai aimé monter au mont Kujira-yama, faire la rencontre de deux belles personnes, d’échanger avec le gardien de la cabine téléphonique, de partager un moment de vie avec ces personnes venues se confier au vent. Ce Téléphone du vent est beau dans tous les sens du terme et l’auteure a su donner une note plus que jolie à son récit, à leurs histoires. « Ce que nous confions au vent » est un roman très humain!

« Ce que nous confions au vent » de Laura Imai Messina chez Albin Michel, 31 mars 2021.

Prends bien soin de toi.

« Prends soin de toi »

de Rudo

Voici un très bel album, « Prends soin de toi » de Rudo chez les éditions Bamboo.

Geoffroy est illustrateur mais son métier, sa passion ne lui paient plus les factures. Il doit se trouver un « vrai travail » mais quel travail? Geoffroy va travailler dans un EHPAD, un vrai changement pour lui.

« Prends bien soin de toi » est une immersion dans l’univers d’un EHPAD mais pas que car c’est aussi l’injonction de la société à trouver un « vrai travail », à faire comme tout le monde, à laisser nos vieux à la charge d’autres payés pour. Dans « Prends soin de toi », Rudo élude rien du tout: rien de ses galères financières, de sa séparation, de la galère des week-ends sur deux avec enfants, de sa découverte de la résidence Alphonse Gratinier, du décès de son père, de la maladie de sa mère.

J’ai beaucoup aimé découvrir cet album car pour une fois, rien n’est enjolivé dans le monde d’un EHPAD. Rudo nous raconte la venue de Geoffroy dans ce nouveau métier pour lui, agent de soin. Geoffroy va d’abord travailler dans l’unité Alzheimer où les soignants peuvent prendre un peu plus de temps avec les résidents. Et il y a les étages, là où il y n’a pas assez de soignants pour s’occuper au mieux des résidents, des soignants qui n’ont rien à faire d’avoir en face des personnes fragiles et qui veulent au plus vite finir les soins voire ne pas les faire du tout. Mais il y a surtout des soignants plein d’humanité pour qui c’est un crève coeur de ne pas s’occuper au mieux des personnes âgées. Rudo a tout dit, le bien et le mal. Car oui dans les EHPAD où la chambre coûte un bras, où la direction regarde que les chiffres, que le rendement et surtout pas le bien être. C’est une triste réalité mais tellement réelle…

Dans « Prends soin de toi », Rudo se raconte et il le fait avec sincérité et humour, avec empathie et bienveillance. On découvre l’auteur et ses déconvenues, sa remise en question et sa reconversion nécessaire, sa solitude. Il n’y a aucun jugement dans cet album mais des faits, rien que des faits, des faits qui font froid dans le dos et des faits qui réchauffent un peu le coeur. Pour tout nous raconter, son présent, son passé et ses pensées, Rudo a utilisé du sépia, du gris et du violet. Cela rend la lecture vraiment agréable. Ses dessins sont beaux, les personnages touchants grâce à son trait de crayon. J’ai aimé lire « Prends soin de toi »!

« Prends soin de toi » de Rudo chez Bamboo, 05 mai 2021.

La Datcha.

« La Datcha »

de Agnès Martin-Lugand

Sans surprise, c’est un nouveau coup de coeur pour le dernier roman de Agnès Martin-Lugand, « La Datcha » chez les éditions Michel Lafon.

Hermine, 20 ans, sans aucune attache, un peu vagabonde, va se voir offrir une belle chance, la chance de sa vie. Elle va travailler à La Datcha, un hôtel familial tenu par Jo et Macha dans le Lubéron. Hermine va se construire au sein de sa presque famille et va créer la sienne toujours au sein de La Datcha.

« Avant de franchir le seuil du cimetière, je me retournai. Vassily était stoïque devant la tombe de sa famille, sa silhouette était impressionnante et émouvante. Je n’aurais jamais songé que l’image d’un homme, lui ou un autre, seul, dans son costume sombre, au milieu d’un cimetière écrasé de soleil, entouré du chant des cigales, puisse être aussi saisissante, aussi violente. Je n’oublierais jamais cette vision, elle me hanterait à vie. Il leva son visage vers le ciel et resta dans cette position de longues secondes. Puis, il tourna les talons, passa une main fatiguée sur son front et avançant d’un pas déterminé vers la sortie, sans se retourner une dernière fois. Quand il arriva près de moi, il essaya de sourire, en vain. »

Je savais que je prenais un risque en commençant « La Datcha », le risque de ne pas vouloir refermer le roman tant que je ne l’aurais pas terminé. Ben voilà, arriva ce qui arriva. Je ne l’ai pas lâché jusqu’au bout. Et en plus, cette fois-ci, j’ai pleuré dès la page 25 (de plus en plus tôt… Pour le prochain, je vais pleurer dès la 4ème de couv!!!). Mais maintenant, comment vais-je pouvoir trouver les bons mots, les bonnes tournures de phrases pour vous dire que ce dernier roman d’Agnès Martin-Lugand est encore un coup de coeur. Qu’il fait partie de mes préférés de l’auteure (bien qu’il me soit difficile de faire un classement). Que Agnès Martin-Lugand a, une nouvelle fois, su écrire une histoire tellement forte. Qu’il faut partir à la découverte de La Datcha, cette somptueuse bâtisse où la joie, l’amour, la passion, la musique, l’attention, la vie, la famille sont tellement présents. Que je veux aussi participer à la fête annuelle juste avant le 15 août à La Datcha. Que je veux y passer mes prochaines vacances, en plus dans une région que j’affectionne particulièrement. Que je veux faire la connaissance de Hermine, la nouvelle propriétaire. Que je veux qu’elle me raconte encore sa venue à La Datcha et cette vie qu’elle s’y est construite. Que je constate que La Datcha est un endroit où on ne peut que se sentir bien. Que je veux goûter à la cuisine de Charly, entrer et découvrir la bibliothèque de Macha, rouler dans la Méharie, regarder les photos de famille.

Mais je dois vous avertir, passer le perron de La Datcha, c’est faire la connaissance avec des personnages plus qu’attachants, des personnages qui vont devenir vos amis le temps de votre lecture. Avec eux, vous allez aimer, avoir peur, consoler, pleurer, hésiter, profiter, vous amusez, vous régalez, découvrir des secrets de famille, écouter, espérer, encore aimer, trouver une famille, rêver, prendre le soleil de la Provence. Tout cela à vos risques et périls. À vos risques et périls d’y laisser des larmes, de vouloir partir de suite à La Datcha, d’aimer tous les personnages, de trouver encore plus Agnès Martin-Lugand comme la virtuose des plus belles histoires. 

« La Datcha » est un coup de coeur. Agnès Martin-Lugand sait toujours me faire ressentir absolument toutes les émotions possibles. Je suis triste, triste d’avoir quitté déjà La Datcha!

« La Datcha » de Agnès Martin-Lugand chez Michel Lafon, 25 mars 2021.