Ein Brera.

« Ein Brera »

de Lisa Giraud Taylor

Quand Fanny m’a proposée de lire le roman de Lisa Giraud Taylor, son avis était si enthousiasme que je ne pouvais que dire oui. Et en lisant « Ein Brera », j’ai partagé totalement son enthousiasme. De plus, ce roman est auto-édité.

Béatrice Mercier-Charbonet doit se rendre en Israël afin de négocier avec les ravisseurs de son patron, PDG du CAC 40. Noah, un policier de la section anti-terroriste du Shin Bet, doit veiller à Béatrice lors de ce séjour. Les heures passées ensemble et seul les rapprochent très vite. Mais leur amour va être mis à mal lors de la présentation officielle à la famille de Noah car le passé du grand-père de Béatrice durant la Seconde Guerre Mondiale est insupportable pour cette famille. Béatrice va affronter son passé familial.

« Cela allait à l’encontre de toutes les valeurs humanistes de notre pays et c’est bien la seule chose pour laquelle j’ai tant détesté l’aimer. Il était d’un côté l’homme charmant, gentil, loyal, honnête que j’aimais, et là, tapi, dans son âme, il y avait l’homme dur, froid et sans coeur qui avait envoyé à la mort vingt-six personnes sans remords. Il n’en avait pas. Il avait fait son devoir envers son pays. »

Plusieurs mots me viennent pour décrire ce roman: espionnage, policier, histoire, amour, quête. « Ein Brera » mêle plusieurs thèmes et c’est toute la richesse de ce livre qui a fait que, à peine commencé, je n’ai pas réussi à le lâcher tant j’ai été envouté par l’histoire, par la plume de Lisa. À aucun moment, je ne me suis ennuyée. À aucun moment, l’évocation de la Seconde Guerre Mondiale et le drame des déportations ont été pesants dans ma lecture, bien au contraire et là, je ne peux que admirer le travail de Lisa dans ses recherches et dans son récit (car je ne suis pas très fan de tout ce qui est guerre mondiale). J’ai aimé, j’ai dévoré, j’ai eu les larmes au yeux, j’ai tremblé, j’ai souri, j’ai été impressionné par « Ein Brera ». Dès le début, j’ai apprécié Béatrice, cette femme de 45 ans, divorcée, maman de 2 enfants, et surtout chef de la sécurité d’un grand patron et qui a donc une sacré poigne et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds aussi bien par son patron que par tout individu. Cette force de caractère, de décision, de transparence, de discrétion, tout ça est réunit dans une même personne, Béatrice. Et sa rencontre avec Noah, cet homme fort, sensible, à l’écoute, cette rencontre était une évidence et leur amour tellement nécessaire et c’est là qu’on peut se dire qu’il n’y a pas de hasard dans la vie… Toute la première partie de « Ein Brera » est contemporaine, raconte la vie d’une femme qui a un travail exigeant et prenant mais qui va réussir à enfin penser à elle grâce à la rencontre avec un homme.

La deuxième partie est plus historique et surtout plus émouvante, voire difficile à certains moments mais difficile dans le sens de la grande Histoire, de cette guerre monstrueuse. Car Béatrice va partir à la recherche du passé de son grand-père, celui qu’elle aimait, qu’elle admirait… Béatrice va partir sur les traces de juifs déportés, elle va rencontrer leurs descendants afin de demander pardon pour elle, pour ses enfants afin que ces derniers n’aient pas honte de leur arrière grand-père. Lisa Giraud Taylor emmène son lecteur à travers la France, à travers l’Europe afin de reconstituer des passés familiaux douloureux mais nécessaires. Lisa permet à son lecteur de comprendre certains actes, de comprendre la démarche de Lisa, de sa quête, de son devoir de mémoire. Mais surtout Lisa a su retranscrire tout ce passé sans être dramatique, sans être « cours d’histoire », sans être ennuyeuse en fait. Bien au contraire, et c’est vraiment la force de « Ein Brera » qui signifie « Il n’y a pas le choix » et ce titre va tellement bien à la démarche de Béatrice, à son besoin de se plonger dans le passé même si cela va lui être si difficile car Béatrice n’a pas le choix, elle doit savoir, affronter, pour enfin se construire et commencer un nouveau chapitre de sa vie.

« Ein Brera » est un coup de coeur pour moi et fermer ce livre a été triste car j’en voulais plus. Mais bonne nouvelle car ce roman fait partie d’un triptyque dont le premier roman est « Karl et Nina » et le troisième est à paraître en 2019 (mais ces trois livres peuvent se lire indépendamment des autres et je vous le confirme ayant lu pour le moment que « Ein Brera »). Je n’ai qu’un conseil: lisez « Ein Brera » de Lisa Giraud Taylor.

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