Over the Rainbow.

« Over the Rainbow »

de Constance Joly

 « Over the Rainbow » de Constance Joly, chez les éditions Flammarion, est un coup de coeur, tout comme son précédent roman.

Constance raconte son père, ce professeur italien qui aimait toute la culture. Jacques va réussir à être lui, celui qui aime les hommes. Il va être un des premiers à mourir du sida au début des années 90.

« En rangeant le film super-huit, je dais que le moment est venu de trier mes souvenirs pour écrire ton histoire. Une histoire dont je serai la monteuse. La menteuse. Celle qui comble les vides, synchronise gestes et paroles. Celle qui rejoue le passé. Je connais la langue des absents. C’est toi qui me l’a apprise. »

J’avais déjà été touchée par Constance avec son premier roman et là encore, les mots de Constance ont résonné fort dans mon coeur. « Over the Rainbow » est une déclaration d’amour, une déclaration d’amour d’une fille à son papa disparu bien trop tôt, une déclaration d’amour qui se fiche de qui était Jacques. C’est beau. C’est criant d’amour, de fierté, de tendresse, de tristesse aussi. Constance nous raconte la vie de son papa, de son enfance, de sa vie d’adulte, de sa vie d’homme marié, de sa vie de papa, de sa vie d’homosexuel, de sa vie d’homme malade du sida. Constance dit tout, dit tous les souvenirs qu’elle a gardés en elle jusqu’à ce que cela prenne vie sur le papier. Jacques, son père, est un passionné qui va vivre, découvrir, profiter de la vie parisienne après avoir quitté Nice qui l’étouffait, une famille qui l’oppressait. Jacques va vivre dans le Paris culturel puis va avoir ce courage de devenir qui il est réellement avec heurts, douleur pour sa femme particulièrement. Il va aimer des hommes qui vont l’aimer en retour. Mais le sida fait son apparition et Jacques va y être confronté. Constance va accompagner son père jusqu’au bout. Avec Jacques, je me suis rappelée ce qui était dit sur le sida dans les années 90, sur toutes ces croyances totalement erronées, sur le regard des autres sur les malades, les noms donnés à cette maladie, l’évolution des traitements.

Quand j’ai ouvert « Over the Rainbow », je connaissais le fil rouge du roman mais je ne pensais pas que je serais aussi touchée par Jacques et Constance. J’ai fini ma lecture en larmes car à travers la chambre d’hôpital de Jacques, à travers le cri de Constance, je me suis revue dans la chambre de papa, je me suis souvenue de mon cri étouffée par mes larmes. Je ne pourrai pas mettre de mots sur ce que j’ai ressenti mais cela a été puissant pour moi, intense. Constance a écrit ce qu’elle avait envie d’écrire, naturellement, sans chichi, sans être larmoyant. Les mots de Constance sont poétiques, beaux, sensibles, ils nous prennent avec eux pour accompagner Constance et Jacques. Constance m’a émue. Constance m’a fait voyager avec Jacques. J’ai aimé son hommage à son papa. C’est une fille qui a aimé son papa, sans jugement. Elle lui a laissé son rôle de père entièrement et cela est juste magnifique. Par son roman, Constance m’a dit qu’elle désirait émouvoir et faire exister son papa. Tu as plus que réussi. Ton livre est un coup de coeur et merci de l’avoir écrit.

« Over the Rainbow » de Constance Joly chez Flammarion, 06 janvier 2020.

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