Celui qui disait non.

« Celui qui disait non »

d’Adeline Baldacchino

FC86E53B-2788-4667-A466-3DED8B9351CF

J’ai lu « Celui qui disait non » d’Adeline Baldacchino paru chez les éditions Fayard dans le cadre des 68 Premières Fois et j’avoue que je ne l’aurais pas lu autrement car je ne suis pas vraiment attachée aux romans racontant la deuxième guerre mondiale. Et « Celui qui disait non » a été une jolie découverte.

Le 13 juin 1936, August Landmesser est le seul à refuser de saluer Hitler sur un quai d’un chantier naval de Hambourg. August est aryen et Irma, sa femme, est juive durant la deuxième guerre mondiale. Ensemble, ils ont deux filles mais qu’ils ne verront pas grandir. Adeline Baldacchino raconte cette histoire.

« Voilà devant quel navire, devant quel nom, devant quelle histoire August Landmesser, chauffeur de camion reconverti en ouvrier naval, se refuse à plier. Ou plutôt à déplier le bras pour tendre la main droite, juste au-dessus de sa tête, les doigts serrés à l’horizontale. Il ne déplie pas. Il ne plie pas. Il ne cède rien. Pas un pouce. »

En tant que lectrice, je ne suis pas fan des romans sur la guerre, les guerres en général donc je n’étais pas destinée à lire « Celui qui disait non » mais grâce à mon aventure avec les 68 Premières Fois, ce destin a été modifié. Et cette lecture a été un petit choc dans le bon sens du terme. Beaucoup dise connaître cette photo, la photo d’August refusant de saluer Hitler, mais à moi, elle ne disait rien ou alors je ne me souviens pas… C’est à partir de cette photo que l’auteure a mené ses recherches en partant à Hambourg, afin de retranscrire la vie d’August et Irma dans cette période sombre de l’histoire. Et grâce à Adeline Baldacchino, j’ai appris encore sur cette Allemagne là comme si on en finira jamais d’apprendre, de découvrir sur Hitler et sa manière de voir son monde. La lecture de « Celui qui disait non » est difficile, voire douloureuse et se dire que tout ce roman est vrai est encore plus poignant. L’auteure raconte l’histoire d’amour d’August et Irma, histoire d’amour interdite dans leur Allemagne car Irma est juive, tout comme il leur est interdit d’avoir des enfants…

« August est là, sur sa paillasse,arrêté pour « Rasseschande », souillure raciale. Pour avoir couché avec une Juive. Pour avoir eu un enfant avec une Juive, et puis encore un autre qui est en route. Pour avoir violé les lois qui disent qui l’on peut aimer. Pour avoir négligé la réalité de la loi du Führer. »

Adeline Baldacchino raconte dans son roman ses recherches sur cet homme sur la photo, sur cet homme qui a osé défier Hitler, sur cet homme qui a tant aimé une femme juive, sur cette famille qui tout fait pour rester ensemble, sur la disparition de ces deux êtres. L’auteure a écrit ce roman pour faire écho à la disparition de son père et elle s’y est investie entièrement. Le récit est précis, documenté, vécu, sensible. Il est empli d’amour et la plume poétique de l’auteure rend sa lecture encore plus prenante. « Celui qui disait non » n’est malheureusement pas une histoire d’amour banale, romancée. C’est une histoire d’amour faite que de difficultés, histoire mise à mal par August se croyant plus fort que c’était possible durant cette tragique période. À certains passages, August me faisait penser au film « La vie est belle » de Roberto Benigni du fait d’un certain optimiste qu’il possédait mais cela ne lui a pas suffit.

« Celui qui disait non » n’est pas un enième roman sur la deuxième guerre mondiale, il est bien plus que ça. Il enseigne, il prouve, il émeut, il inspire, il façonne, il libère. Ce premier roman d’Adeline Baldacchino est un roman puissant qui laissera forcément une trace dans chaque bibliothèque.

 

Une réflexion sur “Celui qui disait non.

  1. Pingback: Celui qui disait non – Adeline Baldacchino – 68 PREMIERES FOIS

Laisser un commentaire