Douce.

« Douce »

de Sylvia Rozelier

« Douce » de Sylvia Rozelier, paru chez les éditions Le Passage que je remercie vivement, est LE roman, mon très coup de cœur.

Un homme et une femme se rencontrent dans le cadre du travail mais c’est tout… Et non car l’homme recontacte la femme et petit à petit, l’amour trouve sa place dans ce couple. Cet amour est passionné, partagé, vécu puis l’homme se fait plus rare mais la femme l’attend éperdument…

« Nous partagions notre univers. Il s’enrichissait chaque jour de nouvelles trouvailles, d’expressions de sons, mots tronqués, euphémismes, néologismes. Chaque jour ajoutant à notre vocabulaire commun. Déconneur. Encodé. Entre les lignes, une autre langue se faisait jour; déjà nous composions notre propre lexique. La langue de notre histoire. Mais je ne me l’avouais pas encore. »

« Douce » est le roman qui m’aura le plus marquée jusque là… Sylvia Rozelier m’a envoûtée avec ses mots, ses phrases, sa plume, son histoire, son amour… J’ai aimé « Douce » un peu, beaucoup, à la folie, passionnément… J’ai rencontré, j’ai appris à connaître, du moins je le croyais, j’ai aimé passionnément, je n’ai rien vu, j’ai attendu, j’ai cru, j’ai subit… Douce, c’est moi… Lui c’est mon lui… La fausse maladie de sa femme est la fausse maladie de sa fille… Ses mensonges sont ses mensonges… Les attendes de Douce sont mes attentes… L’amour de Douce est mon amour… Sa douleur est ma douleur…

« J’appartenais à la douleur exclusivement. Elle était ma langue, ma patrie. Je la parlais, je l’habitais nuit et jour. Elle me tenaillait, me tenait éveillée, m’extirpait du sommeil les rares fois où je tombais d’épuisement. Jamais bien longtemps. Mes nuits étaient hantés de cauchemars, hachurés. J’avais beau essayer de me raisonner, de te croire quand tu affirmais que tu ne m’avais pas trompée, rien n’y faisait. Aucune parole, tous tes mots d’amour, rien ne faisait plus d’effet. J’avais vu et je savais. Je ne savais pas quoi exactement, mais au fond de moi, viscéralement je savais. »

Sylvia Rozelier raconte magnifiquement bien une histoire d’amour, une dépendance affective créée par l’autre, cet amour qui devient vital pour pouvoir respirer mais qui fait si mal, qui est si destructeur… Sylvia, avec ses phrases courtes, ses mots justes, est comme une boxeuse: elle envoie un upercut, un coup à gauche, un coup de pied bien placé; elle sautille sur un pied puis sur l’autre, sans pause, toujours en mouvement; elle prend sa respiration quand c’est nécessaire; elle tombe mais se relève de suite; pas de temps mort; tout doit être dit, enfin… C’est comme cela que j’ai lu « Douce » et j’ai retenu ma respiration jusqu’à ce que je referme le roman où j’ai pu pousser un soupir, un soupir de soulagement: soulagée d’avoir pu lire ces mots si beaux sur une histoire qui ressemble à mon histoire. J’ai pu comprendre pourquoi Douce se cachait la vérité alors qu’elle la connaissait… J’ai pu comprendre comment Douce est tombée sous l’emprise de cet amour, comment elle en est devenue prisonnière… J’ai pu comprendre pourquoi Douce n’arrivait pas à quitter cet homme… J’ai été touchée par ce roman, je suis tombée en admiration de la plume de Sylvia, je me sens plus vivante depuis ma lecture. « Douce  » est un sublime roman sur l’amour passionnel, sur la dévotion d’une femme pour l’homme qu’elle aime, sur la tristesse de cet amour, sur la croyance en l’autre.

Merci Sylvia pour ton roman, pour ce roman. « Douce » est pour moi LE roman ou du moins, « Douce » sera mon roman!

2 réflexions sur “Douce.

  1. On ressent tout ton amour pour ce roman dans cette belle critique pleine d’émotion. Je ne sais pas si je m’y retrouverai autant que toi, mais ça m’a donné envie d’aller jeter un oeil sur ce livre dont je n’avais pas entendu parler ailleurs.

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