Les poteaux étaient carrés.

« Les poteaux étaient carrés »

de Laurent Seyer

Grâce aux 68 Premières Fois, j’ai pu découvrir « Les poteaux étaient carrés » de Laurent Seyer publié chez les éditions Finitude et cela aurait été dommage!

12 mai 1976, Nicolas, 13 ans et demi, regarde la finale tant attendue entre Bayern Munich et l’ASSE, les Verts de Saint-Étienne. Nicolas a fait de cette équipe des Verts sa famille depuis que sa mère est partie, depuis que son père a refait sa vie et que Virginie et son fils sont venus habiter avec eux. Nicolas est devant sa télé pour regarder cette finale que l’ASSE doit gagner.

« Je fus d’abord saisi par le halo de lumière qui montait de la pelouse. Il faisait encore jour en ce milieu d’après-midi, mais du carré vert en contrebas émanait une clarté éblouissante. Puis le brouhaha en fond qui m’avait intrigué à l’approche du stade s’est soudain mué en un grondement inhumain où se mêlaient les cris rauques, les applaudissements saccadés et les stridences aiguës. »

Le 12 mai 1976, j’avais deux mois, je ne me souviens donc pas de cette finale mais je peux comprendre aisément l’engouement de Nicolas pour une équipe de foot, ayant vécu la coupe du monde de 1998 et celle de 2018! Dans « Les poteaux étaient carrés », c’est Nicolas raconte cette finale, sa finale. Les mots sont ceux d’un enfant, d’un adolescent qui se livre par l’intermédiaire de ce match de foot! Nicolas raconte au lecteur les évènements de sa vie qui sont liés à des matches de foot. Il y a d’abord le départ de sa mère le soir d’un match, départ dont découle le divorce de ses parents, divorce qui n’est pas courant dans les années 70, d’ailleurs Nicolas est le seul enfant de parents divorcés de sa classe. Puis le père de Nicolas lui impose une « fausse doche » et son fils comme ça, sans lui demander son avis, sans préavis. La solitude de Nicolas devient de plus en plus oppressante et ce père qui ne partage pas grand chose avec son fils même pas le foot: oui ils regardent le match ensemble mais ça s’arrête là… Nicolas supporte de moins en moins ce manque d’intérêt de la part de son père. Tout comme l’attitude des parents de ses copains d’école envers lui à cause du divorce de ses parents, cela lui est difficile de subir cela… Nicolas se raccroche donc à cette équipe de foot, « lasse », dont il connaît tous les joueurs, il se crée sa propre famille à défaut de voir la sienne s’étioler…

Laurent Seyer a su retranscrire le désespoir de Nicolas que j’ai senti progresser au fur et à mesure de l’histoire. Nicolas, cet ado, qui se sent délaissé par sa propre famille, famille qui a éclaté, famille qui n’en est plus une pour lui, famille jugée par les autres, cela fait beaucoup pour un garçon… Tout cela amène Nicolas a se prendre de passion pour cette équipe de foot, les Verts. Quand ça va mal, chacun se réfugie dans ce qu’il aime afin d’échapper à ce qui les rend triste. L’auteur nous montre également comme cela était difficile le divorce à cette époque, alors que de nos jours cela s’est, malheureusement, banalisé 40 ans plus tard.

J’ai aimé ma lecture « Les poteaux étaient carrés » mais (et oui il faut toujours un mais), la fin m’a parue étrange… Je ne comprends pas vraiment le sens de cette fin… Pourquoi l’auteur termine son roman comme cela?? Je m’interroge et j’émets des hypothèses et cela n’est-il pas le but d’un livre, non?

« Les poteaux étaient carrés » de Laurent Seyer chez les éditions Finitude, paru le 23 août 2018.

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