Pour une heure oubliée.

« Pour une heure oubliée »

de Frédéric Perrot

Voici un premier roman prometteur: « Pour une heure oubliée » de Frédéric Perrot chez les éditions Mialet-Barrault.

13 ans avant, Émile, ancien vendeur de glaces ambulant, aurait commis un crime. Aurait oui car Émile n’a aucun souvenir d’une heure de sa vie, cette heure durant laquelle il aurait tué une femme… Depuis, Émile a changé de profession, a rencontré Jeanne qui ne sait rien de son passé de taulard et meurtrier, mais a toujours ses deux mêmes amis. Une journaliste va venir tout vaciller en prenant contact avec Emile et toutes les questions sans réponses refont surface.

« Émile se remémora tous ces documentaires qu’il avait aimé suivre, retraçant le déroulé de certains procès. Il se rappelait à quel point, chaque fois, l’annonce de la sentence l’avait captivé. C’était le seul moment où un être pouvait annoncer avec certitude à un autre être de quoi serait faite son existence pour les années à suivre. Émile se souvenait d’avoir scruté le visage des accusés, et cela l’avait chaque fois bouleversé, de voir celui-ci s’écrouler, celui-là se mettre à hurler. Il se souvint enfin de l’abîme dans lequel l’avaient plongé ceux qui ne réagissaient pas. Que se passait-il dans leur tête? Que cachaient ces figures froides et mutiques? »

Pour un premier roman, Frédéric Perrot a frappé un sacré coup. Déjà la couverture nous donne un bon coup de nostalgie avec ce camion de glaces. La couverture est franchement belle!! Et le pitch: ne pas se souvenir d’une heure de sa vie, une heure qui va totalement changer le cours de sa vie. Quelle ingénieuse idée! L’auteur a su mener son affaire dans « Pour une heure oubliée ». Ce roman devient un roman d’investigation avec Émile qui va chercher la vérité dans cette heure oubliée. Il devient un roman sur l’amitié, sur les non-dits, sur l’amour, sur le droit à l’oubli, sur la force de persuasion. L’auteur nous entraîne dans le présent de son personnage mais aussi dans son passé et son futur, tout cela avec facilité. Le lecteur passe de l’un à l’autre sans faille, sans souffrance mais avec une envie de savoir, d’en savoir plus, de comprendre. Le lecteur devient avide de vérité comme le devient Émile alors qu’il avait enfoui tout cela avec son camion de glaces, bien loin de lui, de sa nouvelle vie. Avec cette plongée dans le passé, Émile perd son amoureuse pour un temps, le temps pour elle d’intégrer, le temps pour lui de chercher, le temps pour eux de se manquer. 

Je me suis totalement laissée embarquer dans « Pour une heure oubliée ». Mais pourquoi? Parce que c’est un bon roman tout simplement. Des fois, il est inutile de chercher à expliquer le pourquoi du comment. Le premier roman de Frédéric Perrot est bon, abouti, singulier dans le très bon sens du terme. Chaque partie de l’histoire est finement menée d’une écriture plus que fluide. Chaque personnage est à sa bonne place et tous bien ancrés dans l’histoire d’Émile. L’histoire est prenante, intrigante et jusqu’à la fin, je n’ai pas su!! Un plaisir de lecture qu’il faut renouveler!!

« Pour une heure oubliée » de Frédéric Perrot chez Mialet-Barrault, 06 janvier 2021.

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